Sondage CROP-La Presse: «nous allons nous ajuster», indique la mairesse

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a indiqué « prendre acte » du sondage CROP–La Presse publié samedi, qui révèle un effritement de ses appuis et une longueur d’avance de l’ex-maire Denis Coderre dans un éventuel duel pour la mairie.

« Nous avons mis toute notre énergie à bien gérer la crise. Mais c’est clair qu’il y a des éléments qui accrochent, et nous allons nous ajuster », a-t-elle fait savoir dans une communication écrite transmise par son attachée de presse.

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Même s’il n’a pas encore confirmé son intention de se présenter aux prochaines élections municipales, l’ex-maire Denis Coderre, battu en 2017 par M^me Plante, présente une avance de cinq points dans les intentions de vote des répondants. Valérie Plante avait remporté 51,4 % des voix lors des dernières élections, contre 45,7 % récoltées par Denis Coderre. Projet Montréal avait réussi à faire élire 34 candidats, alors que l’Équipe Denis Coderre pour Montréal avait obtenu 25 sièges.

Selon le sondage publié samedi dans La Presse, la mairesse perd des points même au sein de sa base électorale : seuls 41 % de ceux qui avaient voté pour elle il y a trois ans feraient le même choix aujourd’hui.

Les personnes sondées se montrent insatisfaites sur les enjeux de circulation automobile, mais saluent sa gestion de la crise de la COVID-19. De manière globale, 52 % se disent satisfaites de son administration.

L’équipe de Valérie Plante a bon espoir que son plan de relance et son prochain budget « répondront aux besoins des Montréalais et Montréalaises ». Elle compte y mettre « tous les efforts nécessaires », peut-on lire dans le communiqué.

Congestion dans les arrondissements

Le sondage confirme la perception de Danielle Pilette, professeure associée au département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale, spécialiste des questions urbaines.

« Je pense que la conjoncture devait permettre aux Montréalais de reprendre leur souffle un peu après le confinement, et ce n’est pas ça du tout qui est arrivé, c’est complètement l’inverse », dit-elle.

Les Montréalais espéraient retrouver une partie de leurs habitudes dans leur quartier après l’assouplissement des mesures sanitaires, croit-elle.

Or, la reprise des chantiers, la fermeture de l’avenue du Mont-Royal, devenue piétonne, le rétrécissement des rues pour faire place aux voies cyclables ont entraîné une nouvelle congestion, loin du centre et des grands axes.

L’invitation de la mairesse, il y a quelques jours, à retourner travailler dans le centre-ville, est semée d’embûches pour les automobilistes, ajoute-t-elle.

La mise sur pied de voies actives sécuritaires pour les piétons et les cyclistes pendant la pandémie a fait un nombre presque égal de Montréalais satisfaits et insatisfaits, selon le sondage.

Relance

À la décharge de l’administration, M^me Pilette note une forte pression pour la relance économique, qui passe notamment par les contrats accordés par la Ville pour réaliser certains travaux.

« Ce que je comprends, c’est qu’il y avait beaucoup de pression pour faire repartir l’économie, et donc, tout ça, c’est un plan de relance économique, explique M^me Pilette. C’est sous le couvert, à tort ou à raison, d’une théorie économique qui veut que le secteur public dépense plus en situation de crise. »

Les répondants du sondage jugent conformes aux promesses les réalisations de l’administration Plante dans une proportion de 49 % ; 40 % les estiment peu ou pas conformes, contre 11 % qui ne savent pas.

« Je pense que ce n’était pas si clair jusqu’où irait l’administration dans son programme initial », souligne M^me Pilette.

L’opposition n’a pas voulu se prononcer sur le coup de sonde. « Nous ne commentons pas les sondages », a répondu Marc-Antoine Audette, attaché de l’opposition officielle à l’hôtel de ville, Ensemble Montréal.

Le sondage s’est déroulé du 20 au 26 août par le truchement d’un panel web. En tout, 1200 questionnaires ont été remplis.