La décision de la Ville de Montréal de transformer le port de plaisance de Lachine en parc riverain continue de susciter la grogne des plaisanciers. Lundi matin, ils étaient une centaine à manifester contre cette conversion. Quant à la mairesse de Lachine, pas question de changer d’avis.

« Lorsqu’on parle de fermer la plus grande marina au Québec, la moindre des choses est de consulter les citoyens », a lancé la porte-parole de l’Association des plaisanciers du port de Lachine, Josée Côté, lors d’un point de presse devant l’Hôtel de Ville.

La plaisancière et résidente de Lachine a ajouté que leur association tente de trouver des solutions pour que les 450 places à quai ne soient pas perdues dès l’été 2021. D’après Mme Côté, la Ville n’est pas ouverte à les écouter. « On estime que l’administration Plante choisit son camp. Elle monte les Lachinois contre les plaisanciers. Elle monte les piétons contre les automobilistes. Elle monte les commerçants contre les cyclistes. On trouve que ç’a assez duré comme situation », a-t-elle lancé.

Parmi les solutions évoquées par l’Association des plaisanciers du port de Lachine, il y a celle d’augmenter de 10 $ chaque pied de quai. Cela permettrait de couvrir les frais nécessaires pour maintenir la marina en place, soit de 16,5 millions, selon Mme Vodanovic. Mais d’après Josée Côté, « l’administration de Plante est restée de glace » devant leurs demandes.

Le maire de l’arrondissement de Saint-Laurent et élu de l’opposition officielle, Alan DeSousa, était présent à la conférence de presse et a annoncé qu’il souhaitait « déposer la pétition de 11 000 noms qui demandent d’entamer immédiatement des consultations publiques » au sujet de ce projet de réaménagement pour créer un nouveau parc sur les eaux du lac Saint-Louis, dont les travaux sont évalués à 25 millions.

« Prendre une décision aussi vite, sans consultation, malheureusement c’est une tendance qu’on a vue à maintes reprises dans la dernière année », a mentionné M. DeSousa.

La mairesse de Lachine, Maja Vodanovic, est quant à elle catégorique : il n’est pas question que la Ville continue de payer. « Je n’ai jamais vu ça une ville qui entretient un club privé ! Ça fait 35 ans que ça dure, même si ce n’est pas viable comme situation. Comment ça se fait que les autres clubs payent, mais pas eux ? »

Mme Vodavonic avance que le « club » reçoit des prêts de la Ville depuis 1986, mais qu’elle n’arrive pas à les rembourser. « Je ne sais pas pourquoi, mais les anciennes administrations épongeaient toujours leurs dettes. »

Dans le nouveau projet, une marina « locale », de 70 places environ, est notamment prévue, ainsi qu’un accès à l’eau pour les baigneurs. « C’est le temps de redonner les berges aux citoyens », conclut-elle.