La Ville de Montréal n’imposera aucune pénalité au promoteur Devimco, qui ne peut lui livrer le centre communautaire Peter-McGill dans les délais prévus, soit lundi prochain.

Le cabinet de la mairesse Valérie Plante a confirmé à La Presse, mardi, que la Ville cherche une entente avec Devimco plutôt que de lui exiger les 1000 $ par jour de retard que prévoient les modalités au contrat. Le centre communautaire fait partie du projet immobilier en développement sur le site de l’ancien Hôpital de Montréal pour enfants (Children). Il est convenu que Montréal utilisera le centre communautaire pendant les 40 prochaines années en contrepartie d’un loyer dont la teneur exacte n’est pas connue.

Selon le président de Devimco, Serge Goulet, « la Ville comprend très bien la situation », c’est-à-dire que « les retards » sont occasionnés par le trou d’excavation juste à côté du chantier du centre communautaire, d’où devait s’élever une tour de 20 étages de logement social. « Il faut s’entendre sur l’accès physique au site pour que je puisse compléter la coquille de ma bâtisse », a expliqué M. Goulet, qui précise que ce n’est qu’après cela qu’un nouvel échéancier sera établi.

Serge Goulet n’a pas hésité à montrer du doigt la Ville qui est, selon lui, à l’origine de l’écheveau dans lequel se retrouve une partie du projet immobilier. Il estime être « dans un feu croisé ».

« Un break »

« Je ne suis pas capable de livrer dans les délais parce que je n’ai pas accès au centre Peter-McGill, parce qu’il y a un trou qui n’est pas rempli, parce que la Ville a changé son zonage, parce qu’il n’y a plus d’entente de logement social, parce que la Ville a dépassé son délai [pour le logement social] ». Dans ce contexte, M. Goulet a dit avoir demandé à la Ville de lui donner « un break ». « C’est toi qui me nuis », a-t-il relaté avant d’ajouter : « Je suis pogné avec une gang qui n’a pas fait ses devoirs, qui n’a pas fait sa job. »

Le promoteur de la tour de logement social qui se résume actuellement au trou d’excavation à côté du futur centre communautaire est High-Rise Montreal (HRM). L’un des associés chez HRM, Sarto Blouin, montre également du doigt la Ville de Montréal qui serait la cause du problème actuel. « Montréal n’a pas d’argent pour faire du logement social sur le site », résume M. Blouin.

En septembre dernier, le conseil municipal a adopté un avis de motion qui modifie le règlement encadrant le projet immobilier. Au total, le projet prévoit la construction de six tours (des condos, des résidences pour personnes âgées, un centre communautaire et des logements sociaux). Il est question de réduire de 20 à 4 le nombre d’étages autorisés pour la tour sous la responsabilité de HRM parce que le promoteur n’a pas respecté, selon la Ville, la promesse de construire du logement social. Aucune modification réglementaire n’a toutefois été adoptée.

Par ailleurs, Devimco a déposé l’automne dernier une injonction contre HRM pour obliger ce dernier à remblayer le trou. L’injonction provisoire a été rejetée par le tribunal. Le débat pour une injonction interlocutoire se tiendra la semaine prochaine.