« On ne se le cachera pas, c’était gênant de dire qu’on vivait à Laval il y a quelques années. On veut faire rayonner Laval, redonner un sentiment d’appartenance à nos citoyens », affirme l’élu responsable du dossier, Yannick Langlois.

Devant le nombre élevé de demandes provenant des citoyens, l’administration municipale a adopté une Politique de dénomination toponymique en 2018. Puis, l’an dernier, la Ville a franchi une autre étape en mettant sur pied un comité de toponymie composé d’un élu et de quatre citoyens, un homme et trois femmes.

À l’heure actuelle, une quinzaine de demandes sont à l’étude au comité de toponymie. Mais la Ville s’attend à recevoir davantage de nouvelles de demandes avec la mise sur pied du comité.

Depuis peu, la ville de 425 000 habitants a renommé le parc des Prairies « parc Bernard-Landry », en l’honneur du premier ministre élu sur le territoire de Laval-des-Rapides. Et ce n’est qu’un début, assure l’équipe du maire Marc Demers.

Yannick Langlois explique qu’un recensement a révélé que seulement 2,3 % des noms de rue à Laval étaient associés à des femmes sur le territoire.

Place aux nouveaux arrivants

Le conseil municipal en est venu à pondre une politique toponymique basée sur quatre critères : l’appartenance, la représentativité des femmes, celle des communautés culturelles et l’histoire nationale, explique-t-il.

Le comité élabore une banque de noms propres, entre autres pour représenter des femmes. Un nouveau parc a été nommé « Rosa-Bonheur », à la mi-août, en hommage à la peintre française du XIXe siècle, féministe de la première heure. 

« On va être prudents, on ne veut pas que les changements incommodent les citoyens. L’un de nos critères stipule que ça ne doit pas porter à la controverse. C’est donc clair qu’il n’y aura pas de rue Gilles-Vaillancourt », affirme Yannick Langlois.

À la Ville de Laval, on estime que 12 nouveaux Lavallois s’installent sur le territoire chaque jour. Souvent de nouveaux arrivants. Pour souligner l’apport de la communauté maghrébine, une allée a récemment été nommée « Kabylie. »

« On veut que les gens soient de plus en plus fiers. Nous sommes la deuxième terre d’accueil au Québec après Montréal », ajoute l’élu.