Un entrepreneur en déneigement vient de se faire mettre sur la liste noire de la Ville de Montréal pour avoir tenté de gonfler ses factures. Le Bureau de l’inspecteur général (BIG) a dévoilé un rapport devant le conseil municipal, mardi matin, mettant au jour un stratagème consistant à augmenter artificiellement la capacité de volume de neige transbordée.

Grâce à des caméras de surveillance, les enquêteurs du BIG ont découvert que l’Entreprise Sylvain Choquette inc. avait placé des panneaux de bois sur le côté de la benne de son camion pour laisser croire qu’il pouvait ramasser davantage de neige. Avec cette stratégie, l’entrepreneur avait la possibilité d’augmenter ses revenus, révèle le BIG avec des photographies à l’appui. Plutôt que facturer 111 $ de l’heure, il comptait réclamer près de 136 $, soit 22 % de plus.

À la lumière de la preuve soumise, le BIG a recommandé aux élus municipaux de bannir l’entrepreneur en l’inscrivant au Registre des personnes inadmissibles de la Ville de Montréal pour une période de cinq ans. Une recommandation qui a été immédiatement approuvée.

« Bien que peu sophistiquée, la manœuvre effectuée par Sylvain Choquette le 9 mars 2019 ne laisse pas place à interprétation quant à sa visée (..) De tels agissements ne sauraient être tolérés », mentionne-t-on dans le rapport de Brigitte Bishop, inspectrice générale.  

Jean-François Parenteau, responsable du déneigement au comité exécutif de la mairesse Valérie Plante, y voit là une « bonne nouvelle. » C’est signe que le système de caméras de surveillance fonctionne, a-t-il affirmé aux médias.

« On a donné les moyens d’enquêter au BIG. Cette entreprise est rayée de la carte, elle est sur la liste noire. Le message est clair. C’est fini le temps où on pouvait frauder la Ville de Montréal. »

En quelques mois, c’est le deuxième entrepreneur privé en déneigement à être épinglé par les enquêteurs du BIG. Au mois de juin, un rapport révélait que l’entreprise Transport Rosemont avait facturé la Ville de Montréal pour des camions à moitié vides.  

L’opposition officielle à l’hôtel de ville n’a pas manqué de rappeler que tout le système de vidéosurveillance a été installé sous l’administration de Denis Coderre, ex-maire de Montréal. Dans les faits, des caméras de surveillance ont aussi été installées à des endroits stratégiques, notamment rue Sainte-Catherine, pour diminuer le taux de criminalité.

« Une chance que nous nous sommes donné les outils. L’inspectrice du BIG est là pour veiller aux grains », a ajouté le porte-parole de l’opposition, Francesco Miele.