(Québec) Le gouvernement Legault s’est dit ouvert à prolonger la ligne orange du métro de Montréal, mercredi, afin d’atténuer l’impact du controversé projet Royalmount sur la circulation.

La ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau, s’est dite ouverte à étudier l’extension du réseau souterrain du terminus Côte-Vertu jusqu’à la gare ferroviaire Bois-Franc. Cette mesure permettrait de connecter le métro au futur Réseau express métropolitain (REM).

« Ce que je demande à l’ARTM, et je sais qu’ils sont déjà à l’ouvrage, c’est d’accélérer les fiches d’avant-projet qui vont permettre d’avancer plus rapidement avec ce projet-là », a expliqué Mme Rouleau.

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Chantal Rouleau

La prolongation de la ligne orange est l’une des mesures proposées par un comité de travail présidé par la professeure Florence Junca-Adenot pour jeter les bases d’un plan de déplacements dans le secteur qui entoure l’autoroute Décarie et la Métropolitaine.

C’est dans ce secteur névralgique, déjà lourdement congestionné, que le promoteur Carbonleo souhaite ériger le projet Royalmount.

Le comité de travail a émis 13 recommandations, dont celle de parachever le boulevard Cavendish et de réviser la « fonctionnalité » des autoroutes 15 et 40.

Dans l’immédiat, Mme Rouleau se dit ouverte à étudier le scénario d’une voie réservée sur Cavendish.

« C’est municipal, mais on a un intérêt. Il y a certainement une voie réservée à mettre en place. »

« Bordel »

La ministre Rouleau a convenu que la circulation dans le secteur, situé à peu près au centre géographique de Montréal, est déjà difficile depuis des décennies.

« C’est un bordel à l’heure actuelle, ça ne peut pas être pire, a-t-elle dit. C’est un bordel. Alors ce qu’il faut, c’est corriger cette situation. »

Elle a salué les modifications au projet Royalmount proposées par le promoteur, soulignant qu’il a réduit l’implantation des bâtiments au sol, augmenté la surface d’espaces verts et donné une place importante au transport actif comme le vélo ou la marche.

Elle espère que les échanges entre l’entreprises et les décideurs politiques permettront d’améliorer le projet encore davantage.

« Il n’y a rien qui empêche le projet d’aller de l’avant, a-t-elle dit. Légalement, il n’y a absolument rien. Le projet, il suit son cours tel que le mécanisme que nous avons mis en place, que la société a mise en place depuis des décennies. »

Québec solidaire réclame un moratoire sur le projet Royalmount. Le député Vincent Marissal a appelé la ministre Rouleau à faire preuve de « leadership » face à son promoteur.

« Royalmount, c’est une espèce de foire du consumérisme, […] un modèle du siècle passé qui va amener encore plus de chars dans un endroit où il n’en faut pas un de plus, a-t-il dénoncé. Montréal a un problème de congestion, d’émanations de gaz à effet de serre. Ce projet-là est complètement dément. Ça va encore créer des embouteillages complètement fous. »