Pris à partie par toute la classe politique canadienne, québécoise et montréalaise, le maire d’Hampstead, William Steinberg, a publié un message sur Facebook ce jeudi après-midi dans lequel il revient sur le «nettoyage ethnique» qu’il a évoqué la semaine dernière pour décrire le projet de loi sur la laïcité du gouvernement Legault.

Bien qu’il affirme comprendre «que ces mots sont pénibles à entendre pour certains» et qu’il assure n’avoir «aucunement [eu] l’intention de blesser qui que ce soit», il ne s’excuse pas des paroles qu’il a tenues.

En point de presse vendredi dernier, il avait affirmé que le projet de loi 21 «est un nettoyage ethnique, non pas avec des fusils, mais avec une loi».

Justin Trudeau et François Legault ainsi que les partis de l’opposition à Ottawa et à Québec l’ont depuis appelé à s’excuser pour ses propos. La mairesse de Montréal Valérie Plante a fait de même ce jeudi matin, qualifiant d’«irresponsable» l’attitude de M. Steinberg, laquelle attitude «doit être dénoncée» selon elle.

Le maire d’Hampstead avait déjà refusé de présenter ses excuses plus tôt cette semaine. Dans sa justification écrite publiée aujourd’hui, il insiste sur le fait qu’il n’avait parlé ni de «génocide» ni de «violence» dans son allocution initiale. Il affirme avoir déjà «expliqué comment le projet de loi 21 amènerait moins de membres de minorités religieuses à s’installer au Québec et que ceux qui sont déjà ici s’en iraient».

«Une loi qui cible les minorités et utilise la clause de dérogation pour s’en tirer est odieuse et doit être condamnée dans les termes les plus forts possible. […] Parfois, il faut des mots forts pour ouvrir les yeux sur la réalité», ajoute-t-il.

Il déplore en outre, comme il l’a déjà fait, le traitement médiatique dont il fait l’objet.

«[L]es Québécois ne sont PAS racistes, le projet de loi 21 est raciste», écrit-il encore.

M. Steinberg invite par ailleurs la population à se rendre à une manifestation prévue ce dimanche à Côte-Saint-Luc pour dénoncer le projet de loi 21. Il précise toutefois qu’il en sera absent, car il «ne veu[t] pas que l’attention soit portée sur [lui]».

Le projet de loi 21 vise à interdire le port de signes religieux visibles ou non à des employés de l’État dont les policiers, les juges, les gardiens de prison, les procureurs de la Couronne, les enseignants et les directeurs d’écoles publiques.

— Avec Kathleen Lévesque, La Presse