Projet Montréal a profité de 2018 pour garnir ses coffres en vue des élections de 2021, la formation de Valérie Plante ayant déjà accumulé près d'un quart de million. À l'inverse, le parti de l'opposition à l'hôtel de ville continue de traîner une dette, blâmant le Directeur général des élections (DGEQ) pour sa lenteur à rembourser une partie de ses dépenses électorales de 2017.

Les partis municipaux ont rendu publics leurs plus récents états financiers. Projet Montréal a ainsi terminé 2018 avec un surplus de 132 000 $, ce qui lui a permis de gonfler son trésor de guerre. À trois ans des prochaines élections municipales, la formation dispose ainsi déjà de 235 000 $ en banque.

« Il faut commencer dès cette année si on veut mener une bonne campagne en 2021. Et pour l'instant, tous les indicateurs sont bons, tant sur les dons que le nombre de membres », a indiqué Marie-Dominique Giguère, directrice générale de Projet Montréal.

Le financement public représente de loin la principale source de revenus des partis municipaux. La formation de Valérie Plante a ainsi reçu l'an dernier 1,1 million de la Ville, soit plus du double de l'année précédente.

Marie-Dominique Giguère souligne toutefois que les partis ne peuvent utiliser le financement public pour garnir leurs coffres électoraux et doivent donc continuer à récolter des dons. Projet Montréal a ainsi récolté l'an dernier 164 000 $ en contributions auprès de 1200 personnes. Le parti a également recruté 621 nouveaux membres en 2018.

Point d'ombre au tableau, les états financiers révèlent que le DGEQ a avisé la formation qu'elle avait délivré en 2017 pour 21 656 $ en reçus non conformes. « Même si nos formulaires sont clairs, il arrive que des gens lisent les critères trop rapidement et font des dons alors qu'ils ne peuvent pas », a expliqué Marie-Dominique Giguère. Il peut s'agir de personnes ne résidant pas à Montréal ou de personnes n'ayant pas le droit de vote, par exemple.

Lenteur du DGEQ dénoncée

Ensemble Montréal, qui a succédé à Équipe Coderre, a terminé 2018 avec un déficit de tout près de 200 000 $, ses dépenses s'étant avérées plus importantes que ses revenus. Le parti, qui était sorti des dernières élections avec un important manque à gagner, a ainsi vu sa dette s'alourdir. Ses états financiers évoquent un déficit accumulé de 420 000 $ au 31 décembre dernier. La formation dit avoir réduit sa dette de 40 000 $ depuis.

Le parti assure que sa situation financière est contrôlée et attribue l'ampleur de sa dette à la lenteur du DGEQ à lui rembourser une partie de ses dépenses électorales de 2017. « Il s'agit tout de même d'un montant d'environ un quart de million de dollars ! Nous nous attendions à un traitement plus rapide de notre dossier de la part du DGEQ », a déploré par courriel Stefan Hoffman, directeur général d'Ensemble Montréal.

Ce retard coûte cher à Ensemble Montréal, la formation disant avoir dû verser 34 000 $ en intérêts en 2018.