Ils avaient 90 jours pour y arriver, mais les instigateurs de la pétition antipublisacs ont mis à peine 7 jours pour franchir le seuil des 15 000 signatures nécessaires pour forcer la Ville de Montréal à tenir une consultation publique.

«C'est très clair comme message. La population est très intéressée par le sujet. On ne pourra plus balayer cela sous le tapis. Il va falloir qu'il se passe quelque chose», a réagi Charles Montpetit, le citoyen ayant lancé la pétition, quand il a constaté avoir atteint son objectif.

Montréal a mis en place il y a une dizaine d'années un droit d'initiative, permettant aux citoyens d'imposer la tenue d'une consultation publique sur un sujet précis. L'exercice a peu été utilisé, le seuil des 15 000 signatures nécessaires étant difficile à atteindre. Mais pour la première fois, la Ville de Montréal a récemment décidé d'accepter les pétitions en ligne.

Charles Montpetit et son groupe antipublisacs en ont profité pour lancer une pétition afin de restreindre la distribution des circulaires seulement aux citoyens le demandant. Leur pétition a été mise en ligne le 13 mars et a rapidement accumulé les signatures. Le seuil des 15 000 noms nécessaires a ainsi été atteint un peu après 15h cet après-midi, 7 jours à peine après son lancement. Les instigateurs avaient 90 jours pour atteindre ce seuil, soit jusqu'au 11 juin.

«Je suis très fier que les Montréalais se soient aussi clairement exprimés. J'ose espérer que les élus tiendront compte de son importance», a dit M. Montpetit.

Après avoir validé que les 15 000 signatures sont valides, la Ville de Montréal sera tenue de tenir une consultation publique sur le règlement municipal encadrant les circulaires. Le groupe propose de limiter leur distribution aux citoyens le réclamant.

Le format de la consultation publique restera toutefois à la discrétion de l'administration Plante. En vertu du règlement, elle n'est pas tenue de confier un mandat à l'Office de consultation publique de Montréal, l'organe dédié spécifiquement à cette tâche. Elle pourrait demander à une autre instance, comme la Commission sur l'environnement, d'entendre les citoyens.

Peu importe à Charles Montpetit, tant que sa demande n'est pas diluée ou jointe à un autre exercice en cours, comme l'étude de la gestion des matières résiduelle, trop large à son goût. «Le canal utilisé pour la consultation ne me semble pas crucial, c'est beaucoup plus ce que les élus vont faire des recommandations qui importe», dit-il.

Les 15 000 signatures à peine récoltées, Charles Montpetit dit déjà être à rédiger le mémoire qu'il compte présenter à la consultation publique.