Chaque victime qui s'est retrouvée coincée sur les autoroutes 13 ou 520 dans la nuit du 14 au 15 mars 2017 recevra une somme se situant entre 350$ et 1375$ de la part du gouvernement du Québec.

C'est l'annonce qu'ont faite ce matin les avocats à la tête de l'action collective intentée contre Québec. Une entente a été conclue à la suite de négociations qui ont duré près d'un an.

«Nous sommes très heureux de ce que nous avons obtenu», a déclaré en point de presse Me Marc-Antoine Cloutier, du cabinet Trivium Avocat, l'un des deux bureaux qui ont piloté l'action collective.

«C'est une indemnisation importante, convenable, honnête», a-t-il énuméré.

Selon cette entente, la somme de base accordée à chaque victime est fixée à 350$ pour une personne ayant passé quatre heures ou moins coincée dans la neige cette nuit-là; elle peut atteindre 1100$ pour une personne y ayant passé plus de 10 heures. Cette échelle est majorée de 25% pour six catégories de victimes, atteignant un maximum de 1375$.

Ces catégories sont :

• Les enfants âgés de moins de 12 ans;

• Les personnes âgées de plus de 75 ans;

• Les femmes enceintes;

• Les personnes présentant une condition médicale nécessitant des médicaments ou des traitements qui n'ont pu être administrés;

• Les personnes ayant été hospitalisées dans les 48 heures suivant l'événement;

• Les personnes qui sont tombées en arrêt de travail.

L'entente conclue avec Québec sera maintenant déposée devant le juge Donald Bisson, qui devra l'approuver. Par la suite, les personnes désirant être indemnisées pourront réclamer leur dû en présentant des preuves de leur présence sur les autoroutes 13 et 520 cette nuit-là.

«Les gens pourront par exemple déposer en preuve des photos, statuts Facebook, courriels ou des messages textes», a affirmé Me Gabrielle Gagné, du cabinet Trudel Johnston & Lespérance.

«On peut penser que c'est rare que quelqu'un qui a un cellulaire n'a pas au moins averti un proche qu'il était pris», a-t-elle ajouté.

En raison du processus à venir, Me Cloutier estime que les victimes ne verront pas leur argent avant «plusieurs semaines, peut-être quelques mois». Me Gagné a toutefois vanté l'«efficacité» du juge Bisson.

Le groupe de «naufragés de la 13», qui inclurait jusqu'à 2500 personnes, poursuivra par la suite l'action collective qu'il a également intentée contre la Ville de Montréal en lien avec le même événement. Me Cloutier a déploré le refus de la Ville de négocier une entente à ce jour.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Mes Marc-Antoine Cloutier et Gabrielle Gagné ont représenté les victimes dans le dossier.