Depuis près d'un an, le chef du Mouvement Lavallois, le maire Marc Demers, cumule les déboires dans son parti. Culpabilité pour un prêt consenti à son parti excédant trois fois la limite légale, faible vote de confiance de 57 % de ses membres, trucage du résultat d'un vote à l'exécutif et maintenant, la démission de la présidente du parti, a appris La Presse.

En effet, Grace Ghazal a quitté ses fonctions la semaine dernière, forçant ainsi la nomination intérimaire d'une nouvelle présidente, Lyne Sylvain. La démission de Mme Ghazal n'a pas été expliquée. Jointe au téléphone pendant ses heures de travail, Mme Ghazal, qui est agente immobilière, a confirmé son départ avant de proposer à La Presse un entretien plus tard dans la journée. Mme Ghazal ne nous a toutefois pas rappelé.

Du côté du chef Demers, on se borne à dire que ce sont des raisons personnelles qui sont derrière la décision de Mme Ghazal. Le comité exécutif du Mouvement Lavallois a donc confié les rênes du parti à Lyne Sylvain le 26 février dernier. Mme Sylvain, qui est une femme que l'on dit fort discrète dans les rangs du Mouvement Lavallois, était jusque-là vice-présidente.

Elle est issue du milieu communautaire. Elle est commissaire élue (circonscription Auteuil) à la Commission scolaire de Laval et siège au comité exécutif.

Quant à son militantisme municipal, Mme Sylvain a accédé au comité exécutif du Mouvement Lavallois en 2016 en prévision des élections municipales de 2017. Elle s'est présentée à l'investiture dans le district de Laval-des-Rapides, mais elle a été battue par Isabella Tassoni. Cette dernière a été élue sous la bannière du Mouvement Lavallois et a tourné le dos au maire Demers l'été dernier avec neuf autres conseillers municipaux.

Tous les dix ont signé une déclaration assermentée, soutenant que Marc Demers a présenté des résultats « faussés » de l'élection à la présidence qui n'avait pas pris l'allure qu'il avait prévue. Si M. Demers a reconnu avoir fait « une crise », il a toujours nié avoir manipulé les votes. Malgré la situation, il a réussi à convaincre cinq des dissidents de revenir au bercail alors que les cinq autres, qui ont rendu publique plus tôt cette semaine la déclaration faite sous serment, continuent de dénoncer Marc Demers et son style de gestion jugé trop autoritaire.

C'est dans ce contexte de crise politique que Grace Ghazal avait hérité de la présidence. Sous sa gouverne, le Mouvement Lavallois a été très peu présent sur la place publique.

Invité à commenter la récente attaque de ses adversaires qui sont toujours membres du Mouvement Lavallois, M. Demers a rappelé par l'intermédiaire de son attachée de presse, Valérie Sauvé, qu'il « n'y a rien de nouveau à dire puisque la crise est réglée ».