Visé par des allégations d'agressions sexuelles, le maire de l'arrondissement d'Anjou, Luis Miranda, vient de répliquer avec une poursuite en diffamation contre son accusatrice, qui l'a dénoncé publiquement de différentes façons au cours des derniers mois.

Sandra Boursiquot, ancienne bénévole de son équipe politique lors de campagnes électorales, a entretenu une liaison avec l'élu municipal entre 2002 et 2017.

Mais à partir de 2018, à la suite de litiges avec l'arrondissement, Mme Boursiquot a commencé à « multiplier les accusations graves qui ont le pouvoir de réduire à néant la crédibilité, la réputation et la carrière » de Luis Miranda, dans le but de lui nuire, peut-on lire dans la poursuite déposée en Cour supérieure le 21 février.

M. Miranda déplore que Mme Boursiquot le compare, dans une lettre transmise à ses avocats, à Donald Trump, Harvey Weinstein et Gilbert Rozon. Elle l'accuse aussi de « répression financière », parce qu'il ferait augmenter les taxes de l'immeuble où est installée sa garderie.

En décembre dernier, Sandra Boursiquot a manifesté silencieusement au conseil d'arrondissement, avec un t-shirt affichant le message « Anjou dit non aux agressions sexuelles ». Elle a quitté la salle à la demande du maire. Quelques jours plus tard, au cours de la période des questions au conseil municipal de Montréal, elle a affirmé avoir été agressée sexuellement par le maire d'Anjou et a demandé l'aide de la mairesse Valérie Plante.

Elle avait aussi, au cours de l'automne, distribué un texte accusateur contre Luis Miranda dans des boîtes aux lettres de citoyens d'Anjou. Le maire lui a alors envoyé une mise en demeure pour qu'elle cesse sa campagne de dénigrement.

En janvier dernier, Mme Boursiquot a été expulsée par la police de l'assemblée du conseil d'arrondissement, où elle s'était à nouveau présentée avec des pancartes dénonçant les agressions sexuelles.

Au moment de son expulsion, elle a répété avoir été violée par le maire, déplorant que sa plainte à la police pour harcèlement et agression sexuelle soit restée sans suite.

Luis Miranda lui réclame 75 000 $ en dommages punitifs pour atteinte à sa réputation et violation de ses droits fondamentaux, en plus de lui demander de cesser ses propos diffamatoires.

Sandra Boursiquot « tente par tous les moyens d'anéantir le travail d'une vie », alors que ses plaintes ne concernent au fond que ses intérêts personnels et commerciaux, estime le maire.

Il souligne dans sa poursuite que, même si les allégations de Mme Boursiquot ne sont pas prouvées, il demeurera toujours suspect dans l'esprit des gens.

« Depuis ces événements, [M. Miranda] limite au minimum ses apparitions publiques professionnelles et s'abstient volontairement de fréquenter des lieux publics dans le cadre de sa vie privée, de peur de devoir être accosté, invectivé ou de devoir se justifier à des inconnus », indique-t-on.