Malgré le gel de taxes réclamé par les élus de l’opposition, les citoyens de la Ville de Laval devront essuyer une hausse de 1,4 % dans leur prochaine facture d’impôts fonciers.

Déneigement, resurfaçage de la chaussée, entretien et plantation d’arbres : l’administration du maire Marc Demers priorise les investissements dans les services aux citoyens avec les surplus dans ses coffres. Près d’une cinquantaine de millions qui proviennent largement de la récupération de la corruption faisant suite à la condamnation de l’ancien maire Gilles Vaillancourt.

« C’est ce que nos citoyens veulent. Nos citoyens veulent des investissements dans nos infrastructures. On a beau avoir des surplus, il faut comprendre que ce ne sont pas des sommes récurrentes. Et on a du rattrapage à faire dans nos routes », a déclaré le maire Demers en dévoilant sa nouvelle mouture budgétaire, lundi matin, à l’hôtel de ville de la Place du Souvenir.

Pour une maison moyenne évaluée à 358 013 $, en 2020, les propriétaires résidentiels devront payer 50 $ de plus.

Ainsi, la part du lion sera investie dans de grands projets, au nombre de 112 pour les trois prochaines années. Certains coûts ont bondi avec le temps, notamment ceux pour la construction du complexe aquatique et le projet de biométhanisation et sécheurs.

Selon le budget 2020 de la Ville de Laval, le complexe coûtera 42 millions sur trois ans (22 millions ultérieurs), et le projet de biométhanisation s’élève maintenant à 100,2 millions.

Afin de parvenir à boucler son budget alloué au complexe aquatique, la Ville de Laval compte largement sur des subventions « en traitement » auprès des différents paliers, dont le gouvernement du Québec.

Avec 42 millions supplémentaires dans son budget, soit une hausse de 5,6 % par rapport à 2019, les dépenses de fonctionnement sur le territoire lavallois totaliseront 792,4 millions en 2020.

Chef de l’opposition officielle à Laval, Michel Trottier souligne que l’intégration de la taxe neige sur l’impôt foncier représente une hausse additionnelle de 2 % par année pour des dizaines de milliers de Lavallois. Et, selon lui, le complexe aquatique est un vrai « fiasco » qui vient alourdir le fardeau des citoyens.

« Nous sommes l’une des villes où il y a le moins de piscines par quartier au Québec. Qui va vouloir aller se baigner sur le bord de l’autoroute quand, en plus, il est difficile de trouver un autobus pour aller d’un quartier à l’autre à Laval », se demande-t-il.

Tout comme pour la Ville de Montréal, la dette occupe une grande part du fardeau fiscal à Laval. À cet égard, près de 71,8 millions seront consacrés au remboursement de la dette à long terme, une augmentation de 6,1 millions par rapport à 2019.

Variation du compte de taxes foncières

• Secteur résidentiel: 1,4%
• Secteur non résidentiel: 1,4%
• Surplus de 42 millions, soit une hausse de 5,6% par rapport à 2019
• Dépenses de fonctionnement pour 2020: 792,4 millions
• Dette: 71,8 millions au remboursement à long terme, une augmentation de 6,1 millions par rapport à 2019

Programme triennal d'immobilisations

• Projet de biométhanisation et sécheurs: 100,2 millions (96 millions ultérieurs)
• Complexe aquatique: 43 millions (22 millions ultérieurs)
• Programme de réhabilitation d'égouts et d'aqueduc: 57,8 millions
• Réfection de la chaussée: 49,2 millions
• Mobilité: 38,4%