Ce n’est pas aux municipalités d’interdire les armes de poing sur leur territoire, estime l’opposition officielle de Montréal. En conséquence, Ensemble Montréal déposera dans deux semaines une motion au conseil municipal pour demander au gouvernement de Justin Trudeau de le faire.

À un mois des commémorations entourant l’attentat de l’école Polytechnique au cours duquel 14 femmes ont été assassinées, le chef de l’opposition croit que Montréal doit prendre clairement position à ce sujet. Il s’agit d’un « enjeu apolitique », dit Lionel Perez.

En campagne électorale, le chef libéral Justin Trudeau a promis d’interdire les armes d’assaut au pays, mais a laissé aux municipalités le soin de restreindre les armes de poing.

« Nous pensons que c’est une responsabilité qui devrait demeurer fédérale, dit Lionel Perez. Si monsieur Trudeau veut donner ce pouvoir aux villes, les résultats ne seront tout simplement pas au rendez-vous. Il sera carrément impossible de s’attendre à ce que les villes commencent à exiger des peines de prison pour ne pas avoir respecté le règlement municipal. Au pire ce sera des amendes. »

Ensemble Montréal a l’appui du mouvement Polysesouvient, qui milite pour un contrôle accru des armes à feu.

En conférence de presse mercredi matin, la coordonnatrice du mouvement a estimé que 30 ans après l’attentat de Polytechnique dont elle a été témoin, il est plus que temps de légiférer.

« Le gouvernement a été élu en promettant d’interdire les armes d’assaut, il est important de le faire le plus rapidement possible », a déclaré Heidi Rathjen.

La motion d’Ensemble Montréal sera débattue le 18 novembre. Elle proposera également que la Ville de Montréal « réclame la cessation immédiate de l’importation et de la fabrication des armes de poing au Canada ».

« Il faut fermer le robinet, interdite toute importation et fabrication d’armes de poing pour limiter le nombre au million qu’on a déjà [en circulation au Canada] », dit Heidi Rathjen, coordonnatrice de Polysesouvient.

En cette « ère de tueries de masses », elle estime que c’est la voie à privilégier, plutôt que « d’imposer des solutions symboliques qui terrorisent les jeunes comme les simulations de tireurs fous dans les écoles ».