La mairesse Valérie Plante a annoncé ce matin que son administration délie les cordons de sa bourse pour implanter un centre de traitement des matières organiques par biométhanisation sur le territoire montréalais. La nouvelle usine sera implantée dans l’est de Montréal. La dépense totale prévue par la Ville de Montréal atteint 167 millions.

Dans le contexte de l’urgence d’agir pour contrer les changements climatiques, la mairesse a qualifié l’annonce de « très importante ». Selon elle, le nouveau centre de biométhanisation permettra de détourner 60 000 tonnes de matières organiques de l’enfouissement, ce qui contribuera à atteindre la cible provinciale de 60 %. Une cible jamais atteinte à ce jour.

Avec cette annonce, la Ville de Montréal donne suite à des engagements pris en 2010 pour doter le territoire de deux usines de biométhanisation. La mise en service des deux centres a été revue depuis, avec une ouverture prévue en 2021 pour celui dans Saint-Laurent, et en 2022 pour ce dernier, qui sera érigé sur l’ancienne carrière Demix, à l’intersection de l’avenue Broadway Nord et de l’autoroute 40.

À la Ville de Montréal, on a expliqué qu’un seul soumissionnaire conforme a participé à l’appel d’offre international. Tout comme pour l’usine Saint-Laurent, c’est l’entreprise SUEZ Canada Waste Services inc qui a décroché le contrat pour la conception, la construction, l’exploitation et le l’entretien de ce qui a été baptisé « CTMO », pour « centre de traitement des matières organiques par biométhanisation ».

« On a eu qu’un seul soumissionnaire, c’est certain que ce n’est pas la situation idéale. On aurait aimé en recevoir davantage. Mais, dans le contrat, on est quand même parvenu à récupérer 5 millions », a expliqué la mairesse de Montréal.

Selon les termes du contrat, 37,2 millions additionnels seront accordés pour l’exploitation et l’entretien durant cinq ans. « Ça nous laisse une marge de manœuvre, la possibilité de réajuster le tir », a précisé le responsable de l’environnement au comité exécutif, aussi maire de Verdun, Jean-François Parenteau.

Les matières organiques récupérées seront transformées en biométhane, un gaz naturel renouvelable que la Ville prévoit utiliser comme source d’énergie pour les besoins de l’agglomération. Au total, avec les deux usines, on estime que 110 000 tonnes par année seront détournées de l’enfouissement. L’une des prochaines étapes consistera à implanter la collecte de compost dans les bâtiments de 9 unités et plus. Un défi colossal, particulièrement dans les grande tours à logements.

« On élabore actuellement une stratégie. Il y a de la place pour augmenter la participation citoyenne », a dit la mairesse de Montréal.

Rectificatif :
Dans une version précédente, nous indiquions que Montréal procéderait à l’implantation d’une deuxième usine de biométhanisation. Il s’agit en fait de la première.
Le texte évoquait que les deux usines prévues permettront de détourner 219 000 tonnes de l’enfouissement. Il s’agit plutôt de 110 000 tonnes par année. Nos excuses.