Le square Cabot, lieu de rassemblement pour des dizaines d’itinérants autochtones, est plongé dans une crise depuis le début de l’année et la fermeture d’un refuge du quartier, affirment des organismes communautaires.

Ils proposent un plan d’urgence et demandent l’aide de Québec pour cette place publique de l’ouest du centre-ville de Montréal, au pied du métro Atwater et du vieux Forum.

Selon des informations du quotidien Montreal Gazette reprises par l’opposition officielle à Québec, 12 personnes y sont mortes entre janvier et mai.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Le square Cabot est situé dans l’ouest du centre-ville de Montréal, au pied du métro Atwater et du vieux Forum.

En cause : le déménagement hors du quartier en décembre dernier d’Open Door, refuge de jour qui accueillait les personnes vulnérables avec des critères d’admission très flexibles. Les personnes intoxiquées y étaient les bienvenues.

Cette fermeture « a soulevé beaucoup de craintes qui ont été confirmées », ont écrit trois organismes communautaires dans une lettre dont La Presse a obtenu copie.

Les personnes qui occupent le square Cabot n’ont plus accès à des services de base et d’intervention.

Extrait de la lettre des organismes communautaires

Le document est signé par les dirigeantes de la Communauté Nazareth, de la Maison Benoit-Labre et du Foyer des femmes autochtones. Elles n’ont pas rappelé La Presse.

Les trois femmes y proposent d’ouvrir de façon urgente un centre de jour. Leurs organismes y dépêcheraient trois intervenants chacun. Un financement de 1 million de dollars pour la première année (dont la moitié en salaires d’intervenants et de coordonnateurs) est nécessaire. Le centre reprendrait le local laissé vacant par le départ d’Open Door dans l’ancienne église St. Stephen’s.

« Le projet est une solution immédiate afin de répondre à la crise, continuent-elles. Il devra y avoir une solution à long terme envisagée. »

« Tellement déchirant »

Le député libéral David Birnbaum a rencontré la ministre responsable des Affaires autochtones, Sylvie D’Amours, la semaine dernière, notamment pour tenter de la convaincre d’allonger les 400 000 $ que les trois organismes communautaires demandent de Québec.

« C’est tellement déchirant sur le plan humain », a-t-il dit en entrevue téléphonique. 

Le square Cabot, c’est un peu Ground Zero, notamment pour les femmes inuites sans abri qui se retrouvent à Montréal.

David Birnbaum, député de D’Arcy-McGee

« La situation a été aggravée de façon assez importante par le déménagement de ce centre. »

Le député Birnbaum a rapporté que la ministre responsable des Affaires autochtones avait exprimé son ouverture.

« Le gouvernement provincial, soit le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et le Secrétariat aux affaires autochtones (SAA), travaillent en concertation et collaboration avec les organismes et la Ville de Montréal pour solutionner la situation du square Cabot », a réagi par courriel le cabinet de la ministre D’Amours.

Quant à la police, elle se dit impliquée sur le terrain.

« Le SPVM est très présent au square Cabot pour y assurer la sécurité des habitués et des passants », ont indiqué les communications du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), vendredi, par courriel. « Rien ne nous indique qu’il y a eu une hausse de décès liés à des enjeux de sécurité publique à cet endroit. »