Les femmes enceintes qui iront accoucher à l’hôpital de la Cité-de-la-Santé de Laval en fin de semaine risquent d’être transférées d’urgence à l’hôpital Sainte-Justine, en raison d’une pénurie critique d’infirmières, a appris La Presse.

Hier midi, plus de la moitié des membres de l’équipe des salles de naissance de l’hôpital lavallois avaient annoncé leur absence pour aujourd’hui, selon leur syndicat. Résultat : une entente de dernière minute pour faciliter les transferts de patientes sur le point d’accoucher.

Si le « corridor de service » est activé, les patientes « dont la situation clinique est jugée stable » pourraient être transférées de Laval à Montréal, indique un contrat signé jeudi entre les deux établissements et dont La Presse a obtenu copie. Le document est en vigueur « jusqu’au 29 juillet à 8 h ».

Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval a confirmé qu’il « collabore » avec des hôpitaux montréalais, dont Sainte-Justine, « au bénéfice des usagères et des enfants ».

« Le CISSS de Laval fait face à des défis de ressources humaines, comme les congés de maladie, les congés de maternité et les difficultés de recrutement », a indiqué par courriel Pierre-Yves Séguin, responsable des communications. « La pénurie de main-d’œuvre affecte aussi l’unité mère-enfant de l’hôpital de la Cité-de-la-Santé. »

Un secteur « très fragile »

Isabelle Dumaine, présidente du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ), impute à l’employeur la pénurie de main-d’œuvre qui a forcé la mise en place de cette solution de secours.

« En 2014, il y avait eu une vague de compressions » et la Cité-de-la-Santé ne s’en est « jamais remise », a-t-elle dit en entrevue téléphonique. « Ça fait longtemps que ce secteur-là est très, très, très fragile. »

La situation est toujours difficile, mais « depuis le mois de mai, c’est pire. Il y a beaucoup d’absences : des congés de maladie, des congés de maternité », a-t-elle dit.

Selon Mme Dumaine, plus de la moitié des quarts de travail de la journée d’aujourd’hui sont actuellement vacants, en raison d’absences. Des heures supplémentaires obligatoires seront nécessaires, a-t-elle prédit.