Les premiers mois du mandat du nouveau chef de police de Montréal, Sylvain Caron, n’impressionnent guère l’opposition officielle à l’hôtel de ville qui dit constater «un manque d’alignement stratégique dans les actions».

En marge de la séance publique de la Commission de la sécurité publique dont il est vice-président, le conseiller municipal d’Ensemble Montréal Abdelhaq Sari a critiqué durement le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et son directeur en poste depuis décembre dernier. M. Sari a dit ne pouvoir se prononcer à savoir si M. Caron est l’homme de la situation.

«Il faut laisser le temps de juger. Pour l’instant, le bilan de la première année est très négatif. […] Ma lecture des choses est très négative notamment en ce qui concerne la perception de nos citoyens. Ils ne sont pas satisfaits sur plusieurs éléments, notamment sur la question du profilage racial et social, de la transparence du bureau d’enquête. Pour l’instant, ça laisse à désirer», a déclaré M. Sari mardi midi.

Si M. Sari ne remet pas en question les compétences de Sylvain Caron, il affirme que sa nomination a été faite de façon quelque peu expéditive. «Ç’a été fait sur un coin de table. Deux personnes ont été suggérées par le directeur qui était par intérim [Martin Prud’homme], qui avait été mis là par le ministère de la Sécurité publique. Encore une fois, dites-moi où la Ville, où le conseil municipal, où les citoyens ont choisi leur chef de police?», a lancé Abdelhaq Sari.

Selon lui, il y a un problème plus de transparence au sein du SPVM qui ne serait pas à l’écoute des citoyens. «Il y a un certain manque d’alignement stratégique dans les actions du Service de police de la Ville de Montréal. Il y a même un certain manque d’alignement dans la façon avec laquelle on traite chaque enquête», a soutenu M. Sari qui affirme que des enquêtes concernant des cadres du SPVM trainent depuis plus de deux ans.

À la sortie de sa présentation devant la Commission de la sécurité publique, Sylvain Caron avait une autre perspective de ses six premiers mois à la tête du SPVM. Il a notamment rappelé que les enquêtes auxquelles M. Sari faisait référence ne sont pas de son ressort, mais surtout, il a donné l’assurance que les policiers sont dédiés à leur travail. «Est-ce que c’est parfait? Non. Mais je pense que tous les différents processus qu’on a revus, l’embauche des cadres entre autres, le plan d’action, tout se déroule très bien. On assure la sécurité des citoyens et les gens s’investissent pour la sécurité des citoyens», a indiqué M. Caron avant d’ajouter qu’il n’y a pas «beaucoup de ménage à faire» puisqu’il s’agit surtout «de mobiliser l’équipe».

Devant la Commission, M. Caron a présenté le rapport annuel 2018 du SPVM. Il a décortiqué les différentes statistiques.