Il y a lieu de s’inquiéter de la montée des eaux appréhendées dans les prochaines heures, estime le directeur du Service de sécurité incendie de Montréal, Bruno Lachance qui lance un appel pour que les citoyens ne relâchent pas leur vigilance.

En marge d’une visite de la mairesse Valérie Plante au centre des opérations d’urgence de Montréal, plus tôt mardi, M. Lachance a donné l’assurance que toutes les équipes sont sur un pied d’alerte. La situation devrait se dégrader pour atteindre son point culminant jeudi ou vendredi, a-t-il affirmé. «Ce que je demande à la population, c’est de maintenir leur niveau de préparation, de veiller à la sécurité du voisinage, de s’entraider, d’être vraiment solidaires. Les services d’urgence sont sur le terrain. On s’attend encore à des pluies dans le bassin des Outaouais et cela aura un impact direct sur le niveau des eaux dans la région de Montréal», a affirmé M. Lachance.

Selon ce dernier, le débit de l’eau se situe actuellement à quelque 8000 mètres cubes d’eau/seconde, soit près du niveau atteint lors des inondations de 2017. «On attend la suite des choses», a-t-il ajouté, précisant que les équipes travaillent à construire des digues et à les renforcer. Tout est complété à 80% sauf à L’Île-Bizard où les digues constituent un défi, a mentionné Bruno Lachance.

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Aucune évacuation n’est prévue à l’île Mercier bien que le pont soit fermé à toute circulation.

Aucune évacuation n’est prévue à l’île Mercier bien que le pont soit fermé à toute circulation. Tout est surveillé de près et sous contrôle, a précisé M. Lachance lors d’un point de presse. «On ne considère pas que les citoyens sont en danger sur l’île. Les secours sont présents autour de l’île.»

À ses côtés, la mairesse de Montréal a tenu à remercier les cols bleus, le service incendie, le service de police, Urgences-Santé et les bénévoles qui sont à pied d’œuvre depuis déjà plus d’une semaine. Quelques minutes plus tôt, Valérie Plante a fait une brève tournée des équipes dans le centre de coordination ainsi qu’au centre des communications, au quartier général du Service incendie de Montréal afin d’encourager les équipes en place qui sont prêtes à faire face à la montée des eaux appréhendée.

Invitée à commenter la possibilité que l’on incite ou même que le gouvernement force certaines personnes à déménager, la mairesse Plante a d’abord dit qu’il s’agissait d’un «dossier à prendre avec douceur». «Ce sont des questions qu’il faut aborder. Il n’y a pas une seule solution pour tous les cas. Je pense que les villes ont du travail à faire pour augmenter leur résilience», a-t-elle indiqué sans toutefois rejeter l’idée émise par le premier ministre François Legault. «Si le gouvernement veut aller de l’avant avec ce projet-là, qui n’est pas mauvais - la réflexion est bonne -, il va falloir colliger énormément d’informations pour s’assurer de le faire avec la collectivité», a affirmé Mme Plante.