L'ancien directeur général de la Ville de Montréal Alain Marcoux sort de sa retraite forcée et reprend du service, mais cette fois à Terrebonne.

« Je ne me suis jamais vu comme un retraité. J'étais sans emploi », laisse-t-il tomber avec un sourire dans la voix ? « À 73 ans, je ne travaille pas parce que j'ai besoin d'argent. Je travaille parce que j'ai le goût de travailler et d'apporter quelque chose à la gestion municipale. Et je vais le faire avec passion et enthousiasme », ajoute-t-il lors d'un entretien avec La Presse.

Officiellement, M. Marcoux entre en poste aujourd'hui. Dans les faits, il prendra connaissance de tous les dossiers qui l'attendent et s'installera à l'hôtel de ville de Terrebonne le 8 janvier prochain.

Le maire Marc-André Plante ne cachait pas hier sa joie d'avoir repêché une « sommité en gestion municipale » et d'avoir convaincu M. Marcoux que « Terrebonne est un beau défi ». « C'est extrêmement rassurant de se retrouver en compagnie de M. Marcoux pour aborder les enjeux municipaux. [...] C'est important aussi d'envoyer un message à la population qu'on a une organisation qui va se moderniser, mais qu'elle sera soutenue par quelqu'un qui a de l'expérience et qui a déjà atteint des objectifs et des standards élevés au cours de sa carrière », a souligné le maire Plante.

UN HOMME EXIGEANT

Jusqu'en juin dernier, Alain Marcoux occupait les fonctions de directeur général de la Ville de Montréal. Il a été remercié de ses services quelques mois après l'arrivée au pouvoir de Valérie Plante qui souhaitait avoir une direction générale en parfaite adéquation avec sa vision politique.

M. Marcoux était associé à la précédente administration. Il avait fait son entrée dans la métropole en 2013 à la faveur de l'élection de l'ex-maire Denis Coderre. Il s'agissait alors d'une période charnière pour Montréal compte tenu de la tourmente policière et politique vécue les dernières années. Alain Marcoux a orchestré une importante restructuration de l'administration montréalaise qui avait provoqué beaucoup de grogne à l'interne.

Cette réputation d'homme exigeant le suit toujours. « Il y a beaucoup de légendes urbaines là-dedans », estime-t-il.

« Mais c'est vrai que j'ai toujours fait de la gestion avec les idées claires et avec des objectifs précis, approuvés par les élus. » - Alain Marcoux

Dans cet esprit, M. Marcoux veut stimuler la fierté des employés et redonner confiance aux citoyens de Terrebonne à l'égard de l'administration municipale. Il souhaite également améliorer les services municipaux et accroître la productivité.

Au total, Alain Marcoux compte 27 ans d'expérience comme gestionnaire municipal (Sainte-Foy, Québec et Montréal). Auparavant, il a été député-ministre au sein des deux gouvernements péquistes de René Lévesque. Il a notamment eu la responsabilité ministérielle des Affaires municipales. C'est lui qui a piloté la mise en place des dispositions législatives relatives aux budgets dévolus au soutien du travail des élus municipaux.

Pour le maire Plante, qui entend jouer un rôle important sur l'échiquier politique métropolitain, l'arrivée du nouveau haut fonctionnaire permettra de démarrer 2019 avec aplomb.

Le salaire annuel du nouveau directeur général s'élèvera à 205 000 $, comparativement aux 321 000 $ qu'il recevait à Montréal, au moment de son départ. « Je souhaitais une rémunération adaptée à ce que les contribuables de Terrebonne peuvent se payer de façon raisonnable », dit-il. M. Marcoux ne bénéficiera d'aucune indemnité de départ, à sa demande. Son contrat est d'une durée de deux ans.

Alain Marcoux remplace Daniel Sauriol, qui était au service de Terrebonne depuis près de 19 ans, dont une année comme directeur général. M. Sauriol a traversé « les tempêtes » des dernières années, souligne le maire, qui n'avait que de bons mots pour lui. M. Sauriol part avec une indemnité financière représentant au moins une année de salaire (189 000 $). Son départ a fait l'objet d'une entente commune.