Une centaine de manifestants étaient attendus dimanche matin à l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, à Montréal, en soutien aux 93 travailleurs menacés de perdre leur emploi s'ils ne consentent pas au retranchement d'un tiers de leur salaire.

Josée Dubois, présidente de la section locale de l'Union des cols blancs d'Aéroports de Montréal, précise que l'employeur menace d'avoir recours à de la sous-traitance pour remplacer 93 préposés à l'accueil, agents d'administration et agents de sûreté.

Mme Dubois s'explique mal cette décision. « Le trafic passager ne cesse d'augmenter et les bénéfices également. Il n'y a pas de problème financier ici. »

Le syndicat, affilié à la branche québécoise de l'Alliance de la fonction publique du Canada, laisse entendre que les projets d'agrandissement de l'aéroport se font aux dépens des travailleurs.

« Pour nous, c'est une économie de bout de chandelle sur le dos d'employés qui gagnent entre 17 et 28 $ l'heure. Ce n'est pas des sommes astronomiques », s'indigne le vice-président régional pour l'AFPC-Québec.

Yvon Barrière cite en exemple les travaux d'agrandissement de l'aéroport qui s'amorceront dès l'an prochain, au coût de 2,5 milliards.

« Juste pour gérer cette nouvelle sous-traitance, on parle d'à peu près 500 000 $ en termes de frais administratifs », calcule-t-il à titre comparatif.

Dans une déclaration transmise par courriel à La Presse canadienne, une responsable des affaires publiques d'ADM a indiqué que cette démarche est « en toute conformité » avec la convention collective.

Aucune décision n'a encore été prise et aucune perte d'emploi ne surviendra durant la période des Fêtes, a ajouté Anne-Sophie Hamel.

Pour Yvon Barrière, ADM sortira également perdant de cette histoire.

« La qualité de service va définitivement diminuer », avance-t-il, louant le professionnalisme des employés menacés, dont certains travaillent au sein de l'aéroport depuis 25 ans.