L'agrile du frêne poursuit ses ravages. Montréal devra abattre cet hiver pas moins de 6500 arbres victimes de l'insecte ravageur auparc-nature du Bois-de-Saraguay.

L'administration Plante doit donner le feu vert demain à ce qui s'annonce être la plus importante campagne d'abattage en un seul endroit depuis l'apparition de l'agrile du frêne à Montréal. En janvier 2018, la métropole avait dû faire abattre près de 4000 frênes au mont Royal.

En tout, le contrat prévoit l'abattage de 6321 frênes et 152 arbres jugés dangereux. Le total pourrait toutefois être plus élevé, prévient la Ville. L'état des arbres changeant rapidement, certains spécimens jugés sains au moment du dépistage pourraient avoir dépéri et devoir être abattus.

L'opération est jugée nécessaire pour éviter que des arbres ou des branches ne tombent sur des visiteurs, ce qui s'est déjà vu. Montréal a en effet dû dédommager au moins à deux reprises des personnes blessées par la chute d'une branche ces dernières années. En 2012, un bambin de 7 mois avait été blessé quand une branche s'était abattue sur lui, lors d'une sortie en famille.

Au parc-nature de l'Île-de-la-Visitation. Montréal avait versé 18 000 $ à sa famille pour ses dommages.

L'abattage s'annonce délicat puisque le parc-nature du Bois-de-Saraguay

est un site patrimonial déclaré. Il en coûtera jusqu'à 1,4 million pour procéder à l'abattage. Si la facture peut paraître élevée, l'opération coûtera néanmoins 25% de moins que prévu.

Montréal constate en effet «une forte compétition entre les entreprises du domaine de l'arboriculture», quatre firmes ayant participé à l'appel d'offres. Cette féroce compétition pourrait s'expliquer par le fait que le contrat survient durant la saison morte, ces entreprises oeuvrant auprès d'Hydro-Québec à l'entretien des espaces verts sous le réseau de transport d'énergie.

La métropole indique que cet abattage s'inscrit dans sa stratégie de lutte à l'agrile du frêne, l'idée étant de faire disparaître les arbres malades pour éviter que d'autres soient infestés.

L'abattage devra avoir lieu d'ici la fin mars pour éviter de nuire aux oiseaux aménageant leur nid dans le Bois-de-Saraguay, notamment plusieurs rapaces. Montréal compte informer les citoyens en installant des panneaux explicatifs sur le site.

La disparition de ces 6500 arbres ne devrait pas laisser un trou béant dans le bois, Montréal anticipant que leur absence sera rapidement comblée par la régénération d'autres espèces.