La fréquentation du métro et des services d'autobus de la Société de transport de Montréal (STM) devrait approcher les 450 millions de déplacements pour l'année en cours, selon les projections réalisées à partir de l'achalandage réel depuis janvier dernier.

Dans son budget 2019, rendu public jeudi, la STM estime ainsi que la fréquentation des réseaux de bus et de métro devrait s'élever jusqu'à environ 447,7 millions de déplacements, en hausse de plus de 4 % par rapport à l'an dernier. Il s'agirait non seulement d'un nouveau record d'affluence, mais aussi d'une hausse de clientèle annuelle comme la STM n'en a plus connu depuis sept ans.

Après une hausse appréciable de la fréquentation, l'an dernier, la STM pourrait ainsi enregistrer une augmentation de plus de 30 millions de déplacements en deux ans seulement. À ce rythme, la Société dépassera dès la fin de cette année son objectif (bien modeste, disons-le) de 440 millions de déplacements qu'elle s'était fixé pour 2025 dans un plan stratégique, publié il y a 18 mois à peine.

Selon une porte-parole de la STM, Amélie Régis, c'est une combinaison de plusieurs facteurs favorables qui expliquerait l'achalandage record de l'année en cours : une activité économique fébrile, un taux de chômage relativement bas, une saison touristique au-delà des attentes, le beau temps persistant durant tout l'été et des conditions de circulation automobile rendues éprouvantes partout par la multiplication des chantiers d'infrastructures.

Malgré cette erre d'aller, le transporteur public de Montréal cible une fréquentation de 453 millions de déplacements pour l'an prochain, soit à peine plus de 1 % par rapport à l'achalandage total projeté pour 2018.

4 MILLIARDS EN TROIS ANS

Dans son budget 2019, la STM prévoit une augmentation de dépenses de 70 millions, en hausse de 5 % par rapport à l'an dernier, et des coûts annuels d'exploitation totalisant tout près de 1,5 milliard. Le service de bus sera bonifié de plus de 83 000 heures de service (+ 1,6 %) et les voitures du métro rouleront presque deux millions de kilomètres de plus que cette année (+ 2,2 %). Le temps de passage entre deux rames de métro sera ramené à cinq minutes au maximum, les jours de semaine, sur les lignes verte et orange du réseau.

Et ce n'est là qu'un aperçu des bonifications de service prévues à partir de 2020. Au cours de cette année-là, la STM commencera à recevoir les premières livraisons des 300 bus hybrides commandés au début de l'année et des 17 rames de métro Azur additionnelles, dont l'acquisition a été confirmée, l'été dernier, au coût de 530 millions.

Ces acquisitions, les travaux préparatoires et la construction du prolongement de cinq stations sur la ligne bleue du métro, la création du garage souterrain Côte-Vertu pour les voitures du métro, la construction de nouveaux garages et les réaménagements prévus dans les centres de transport de la STM sont tous des projets en cours qui nécessiteront des investissements importants dans les prochaines années.

D'ici 2021 seulement, la STM prévoit ainsi investir 4 milliards dans l'entretien de ses installations existantes et la mise à jour de ses infrastructures, en plus des acquisitions de matériel roulant et des ajouts de service.