Moins de véhicules, une vitesse de circulation en baisse, un service d'autobus plus fiable : la Ville de Montréal estime que son projet-pilote sur l'interdiction du transit aux voitures sur le mont Royal a été une « réussite » même s'il n'a pas réglé tous les problèmes de sécurité.

Montréal a présenté ce matin un bilan préliminaire de son projet-pilote mené du 2 juin à aujourd'hui. La Ville indique que les données relevées sur le terrain confirment que le transit a pratiquement été éliminé.

Des centaines d'automobilistes ont bravé l'interdit quotidiennement, mais la Ville a constaté qu'ils étaient moins nombreux après quelques mois. En juin, Montréal a dénombré 600 à 700 contrevenants par jour, contre moins de 400 en septembre. Une analyse plus poussée démontre que ces contrevenants ne cherchaient pas à transiter par la montagne, mais plutôt à se rendre aux stationnements situés de l'autre côté du tronçon interdit à la circulation. En effet, les deux stationnements situés du côté du lac des Castors offrent moins de places et sont rapidement pleins. Ceux situés près de la Maison Smith sont plus vastes et moins achalandés. Si la Ville implante une interdiction de transit permanente, une solution devra vraisemblablement être trouvée pour accommoder les automobilistes arrivant de l'ouest de la montagne.

Nettement moins de véhicules ont circulé durant le projet-pilote. Avant l'interdiction du transit, on recensait en moyenne 10 000 voitures par jour sur la voie Camillien-Houde, en semaine. Pendant le projet-pilote, ce chiffre est tombé à 3700. La baisse est encore plus marquée sur Remembrance, où la circulation est passée de 10 800 à 2700 véhicules par jour en semaine. L'écart est moins marqué la fin de semaine, mais tout de même évident. Sur Camillien-Houde, le nombre de voitures est passé de 7700 à 4600.

La baisse du nombre de véhicules a eu un effet bénéfique sur le service de transport en commun. Montréal rapporte que les autobus effectuant la navette ont été plus ponctuels. « Pour les deux lignes d'autobus, les temps de parcours anormalement longs la fin de semaine ont été éliminés », précise le bilan.

Montréal a constaté que les voitures ont eu tendance à respecter la vitesse de 40 km/h. À noter, les cyclistes eux roulaient à une vitesse supérieure de 10 km/h à la limite. En descente, évidemment.

Malgré le projet-pilote, plusieurs manoeuvres potentiellement illégales ont été observées, comme des virages en U. « Le projet pilote n'a pas permis de régler tous les problèmes de cohabitation entre les automobilistes, les cyclistes et les piétons. Des situations conflictuelles entre les différents usagers et des comportements dangereux de la part d'automobilistes et de cyclistes ont encore été observés », note la Ville.

Les quatre lieux temporaires aménagés durant le projet-pilote ont été très fréquentés, démontrant le potentiel de ceux-ci, selon Montréal. Le café Suspendu par exemple a attiré en moyenne 6000 visiteurs par jour.