Les policiers de Longueuil pourront consommer du cannabis dans leurs temps libres, mais le feront à leurs risques. La principale ville sur la Rive-Sud de Montréal a mis en place une politique de tolérance zéro en vertu de laquelle ses agents ne devront avoir aucune trace de drogue dans leur organisme s'ils font l'objet d'un test de dépistage.

Comme ils sont armés, les policiers de Longueuil sont considérés comme des employés occupant une « fonction à risque élevé ». La « Politique en matière d'alcool et de drogues » de Longueuil récemment mise à jour pour tenir compte de la légalisation du cannabis prévoit que « le niveau d'alcool ou de drogue chez l'employé doit être nul en tout temps alors qu'il est au travail et qu'il exerce sa fonction. Conséquemment, aucune substance ne doit être détectée lors d'un test de dépistage. »

Voilà, contrairement à l'alcool qui est éliminé par l'organisme au bout de quelques heures, le cannabis peut laisser des traces dans l'organisme pendant plusieurs jours. Les experts ne s'entendent pas sur la durée de détection, certains avançant qu'il peut prendre jusqu'à un mois avant de disparaître complètement.

« Mais on n'ira pas à la chasse aux sorcières : il faut un motif raisonnable pour faire passer un test à quelqu'un », nuance Simon Crépeau, inspecteur au Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL).

Un test de dépistage pourra être exigé dans trois seulement cas : si l'agent se présente avec des symptômes de facultés affaiblies comme les yeux rougis ou une démarche chancelante, s'il est impliqué dans un accident de travail dans lequel il pourrait avoir eu les facultés affaiblies ou s'il revient au travail après s'être absenté pour un problème de dépendance.

Alors que certaines villes imposent l'abstinence 28 jours avant tout quart de travail, le SPAL dit avoir décidé de faire confiance à ses agents en ne leur imposant pas un délai pendant lequel ils doivent s'abstenir de consommer du cannabis. « On a décidé de ne pas se prononcer sur un délai parce que les experts ne s'entendent pas. On fait appel à leur sens éthique et à leur responsabilité », a indiqué Simon Crépeau.

La politique interdit aux policiers d'avoir les facultés affaiblies par la drogue (et l'alcool) lorsqu'ils sont en fonction. « Il faut que nos agents soient aptes à effectuer leurs tâches en toute sécurité », résume M. Crépeau.

Il est également interdit d'avoir en sa possession de la drogue ou de l'alcool sur les lieux de travail.