Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a toute la marge de manoeuvre budgétaire pour éviter des problèmes de circulation aux abords des chantiers routiers lors de la rentrée de la semaine prochaine, croit le chef de l'opposition officielle à l'hôtel de ville, Lionel Perez.

Grâce à la nouvelle convention collective signée l'année dernière, le SPVM peut affecter du personnel à moindre coût afin d'assurer la sécurité et la fluidité de la circulation, soutient M. Perez. « On avait chiffré l'économie à près de 6 millions de dollars annuellement avec la nouvelle convention collective. Les cadets peuvent prendre le relais pour un coût moindre, soit 15 $/h plutôt que 60 $/h en temps supplémentaire pour un policier. [...] Qu'est-ce qui a changé en cours de route dans le budget ? », demande le chef du parti Ensemble Montréal.

Lionel Perez réagissait à un article de La Presse qui a révélé vendredi que le SPVM n'envoie plus systématiquement des policiers ou des cadets (aspirants policiers) sur tous les chantiers qui sont autorisés par la Ville de Montréal. Depuis cet été, il les sélectionne après analyse, selon le risque que chacun peut représenter.

« Je suis inquiet et stupéfait puisque tout le monde reconnaît que la présence policière est essentielle pour assurer la sécurité de tous les usagers, piétons, cyclistes et automobilistes. Avec un nombre record de chantiers, il est inconcevable de réduire cette présence », affirme M. Perez.

La mairesse Plante « doit intervenir », dit Perez

Lors des audiences de la Commission de la sécurité publique tenues dans le cadre de l'adoption du budget montréalais, rien ne laissait voir qu'il pourrait y avoir un changement de cap dans la façon de gérer les chantiers routiers de la part du SPVM, insiste M.  Perez. Selon lui, la direction du SPVM doit s'expliquer, et la mairesse Valérie Plante, exiger un encadrement serré. « Mme  Plante doit intervenir pour expliquer à son chef de police que c'est une priorité. »

Mais la mairie et le SPVM semblent sur la même longueur d'onde. Le cabinet de Mme  Plante a d'ailleurs indiqué que tous deux partageaient les « mêmes préoccupations au sujet de la sécurité des chantiers montréalais lorsqu'il est jugé nécessaire d'avoir de la surveillance adéquate ».

« Je ne pense pas que la nouvelle escouade de la mobilité de six personnes va suffire pour passer à travers la plus grosse rentrée en circulation que Montréal ait connue », conclut Lionel Perez en faisant référence à la mise sur pied, la semaine dernière, d'une équipe consacrée à la circulation (six inspecteurs d'arrondissement) et prête à intervenir sur toute « entrave problématique ».