La Presse a appris qu'au moins trois cadres, dont une ancienne inspectrice-chef suspendue l'an dernier parce qu'elle faisait l'objet d'une enquête disciplinaire, ont annoncé ces dernières semaines qu'ils quittaient le SPVM.

L'inspectrice-chef Roxane Pitre avait été suspendue temporairement avec traitement le 26 avril dernier et envoyée à la maison après que la direction du SPVM eut annoncé qu'elle faisait l'objet d'une enquête des Affaires internes. Selon des sources, l'enquête portait notamment sur des allégations voulant que Mme Pitre aurait communiqué les réponses d'un examen d'un concours de promotion à un candidat qui l'aurait enregistrée à son insu. 

Selon nos informations, Mme Pitre a annoncé la semaine dernière au SPVM son intention de prendre sa retraite, ce qu'elle a fait officiellement samedi, après une carrière de 25 ans, 4 mois et 12 jours. Fait à noter, elle part avec le titre d'inspectrice et non d'inspectrice-chef, ce qui laisse croire que la direction du SPVM aurait décidé de ne pas renouveler son grade à l'issue de la période de probation d'un an qui a suivi sa nomination comme inspectrice-chef.

Mme Pitre a été présidente de l'Association des cadres du SPVM et était une femme de confiance de Philippe Pichet. À l'issue d'une rencontre de cadres en février 2017, elle s'était notamment adressée aux médias et avait renouvelé la confiance de l'association des cadres envers l'ancien directeur.

Un autre cadre qui a annoncé sa retraite au cours des dernières semaines est le commandant du poste de quartier 3, Martin Grenier. Ce dernier, qui travaillait autrefois à la planification opérationnelle au quartier général du SPVM rue Saint-Urbain, a également été le chef d'une branche du cabinet de Philippe Pichet. Il a quitté la force policière samedi dernier après seulement 24 ans, 6 mois et 4 jours de service.

Enfin, le troisième officier qui a quitté est Michel Leduc, inspecteur aux Renseignements, qui prend sa retraite après une longue carrière de 29 ans et 9 mois écoulée en grande partie dans les sections d'enquêtes et d'enquêtes spécialisées du SPVM. 

Pendant ce temps, les membres de l'Équipe mixte - chapeautée par la Sûreté du Québec - chargée d'enquêter sur les allégations qui ont éclaboussé le SPVM au printemps 2017, et mené à la nomination du directeur de la SQ Martin Prud'homme à la tête de la police de Montréal en décembre dernier, poursuivent leurs enquêtes.

Rappelons qu'aux dernières nouvelles, quatre cadres du SPVM font toujours l'objet de ces enquêtes et sont encore suspendus. Il s'agit du directeur adjoint Bernard Lamothe, de l'ancien chef de cabinet de Philippe Pichet, l'inspecteur Imad Sawaya, de l'ancien patron des Affaires internes, l'inspecteur-chef Costa Labos et de l'ancien commandant de l'escouade Éclipse, Patrice Vilcéus. Le mandat d'administrateur provisoire de M. Prud'homme au SPVM doit, en principe, durer un an, mais pourrait être renouvelé. Pour le moment, on ne connaît pas ses intentions.

Depuis les allégations qui ont éclaboussé le SPVM, toutes les enquêtes internes et spéciales ont été transférées à l'équipe mixte d'enquêteurs, mais les enquêtes purement disciplinaires relèvent encore de la police de Montréal. On doit s'attendre à ce que le SPVM récupère les enquêtes internes et spéciales au cours des prochains mois.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l'adresse postale de La Presse.

Photo Olivier Jean, Archives La Presse

Le chef du SPVM, Martin Prud'homme.