Même si elle mise avant tout sur la cohabitation pacifique avec le coyote, la Ville de Montréal a déjà fait capturer 17 de ces bêtes depuis un an, dont 5 ont été tuées, selon de nouvelles données obtenues par La Presse. L'animal responsable des dernières attaques devrait bientôt connaître le même sort.

« Le processus est enclenché » en prévision de la capture et de l'euthanasie du coyote ou des coyotes qui ont mordu trois enfants depuis la semaine dernière, a assuré à La Presse Émilie Thuillier, mairesse d'Ahuntsic-Cartierville, lors d'une activité publique de sensibilisation au parc des Hirondelles, hier soir.

Le trappeur embauché par la Ville a disposé des appâts dans des lieux stratégiques accessibles aux coyotes, mais pas aux humains ni aux animaux domestiques. Avec des caméras, il pourra surveiller les visiteurs, puis installer ses pièges et capturer l'animal problématique. Le trappeur reçoit une photo sur son cellulaire dès qu'un piège est déclenché.

« Vous et moi, on ne fait pas la différence entre deux coyotes, mais eux, ils ont l'expertise pour les différencier », affirme la mairesse d'arrondissement. Si le mauvais coyote est pris au piège, il sera libéré.

Les experts sont ainsi certains qu'un animal attrapé en mai dernier était le responsable des attaques répertoriées en mars, avril et mai. « D'ailleurs, après sa capture, il n'y a pas eu d'attaques pendant un bout », affirme Mme Thuillier.

10 en 20 jours

Selon les informations fournies par la Ville, la première opération de trappage menée au parc Frédéric-Back et à la carrière Francon, l'été dernier, avait permis de capturer 10 coyotes en 20 jours. De ce nombre, sept ont été relocalisés par les agents de la faune sur la Rive-Sud. Trois ont été tués.

La deuxième opération de trappage dans la même zone a eu lieu du 2 au 26 octobre derniers : six coyotes ont été capturés, dont cinq ont été déplacés hors de la ville et un a été euthanasié.

Une troisième opération de trappage dans le secteur a eu lieu du 16 avril au 28 mai derniers : un seul coyote a été capturé et tué.

C'est le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs qui évalue chaque fois l'état de santé des animaux capturés et décide s'ils seront relocalisés ou non.

« Les coyotes devant être abattus sont généralement malades, blessés ou présentent des comportements problématiques vérifiés », explique Gabrielle Fontaine-Giroux, porte-parole de la Ville.

Deux spécimens souffraient par exemple de la gale sarcoptique, une affection parasitaire très contagieuse qui peut se transmettre aux humains et aux chiens domestiques.

Victimes questionnées

La Presse a révélé hier qu'Urgences-santé avait été appelé pour des morsures de coyotes sur six personnes, dont quatre enfants, depuis le 1er mai.

Hier, le Ministère a confirmé que des agents de protection de la faune avaient joint les victimes par téléphone pour recueillir leurs dépositions ainsi que le résumé des faits, afin d'aider Montréal à gérer la situation.

Les agents ont aussi mené des patrouilles préventives dans les quartiers fréquentés par les coyotes.

Sifflets et klaxons

Une patrouille d'effarouchement composée de deux employés de la firme GPF-Faune patrouille chaque soir entre 21 h et 1 h du matin afin de tenir les coyotes loin des parcs Sainte-Lucie, Champdoré, Gabriel-Lalemant et des Hirondelles.

Les membres de l'équipe, Benjamin Gervais et Annick Trudel, ont observé quelques bêtes qui ont vite pris la fuite en les voyant arriver, ces dernières semaines.

Les deux effaroucheurs n'ont même pas eu à utiliser les sifflets et klaxons qu'ils gardent à portée de main pour effrayer les animaux en cas de besoin. Ils ont ordre de ne pas intervenir physiquement auprès d'un animal.

« S'il y a quoi que ce soit, on s'en remet à la police. Nous, on n'est pas armés », explique Benjamin Gervais.

La Ville rappelle que le réflexe normal d'un coyote est de fuir l'humain et que si les gens ne tentent pas de les nourrir ou de se prendre en photo avec eux, la cohabitation se déroulera bien dans l'immense majorité des cas.

« La présence du coyote en milieu urbain n'est pas unique à la Ville de Montréal et la cohabitation avec cet animal se fait dans d'autres grandes villes canadiennes et américaines », insiste Gabrielle Fontaine-Giroux.

Photo Olivier Jean, La Presse

La Ville rappelle que le réflexe normal d'un coyote est de fuir l'humain et que si les gens ne tentent pas de les nourrir ou de se prendre en photo avec eux, la cohabitation se déroulera bien dans l'immense majorité des cas.

Conseils de la Ville

• Ne pas nourrir les coyotes

• Ne pas les pourchasser

• Tenir les animaux domestiques en laisse