Le manque d'empressement de la mairesse Valérie Plante à rencontrer l'entreprise Solargise, qui souhaite implanter son usine de panneaux solaires dans l'est de Montréal, envoie des signaux néfastes à la réalisation du projet ici plutôt qu'en Ontario, croit l'opposition officielle à l'hôtel de ville.

«C'est un projet exemplaire. N'importe quelle autre région métropolitaine en Amérique du Nord déroulerait le tapis rouge pour l'accueillir», a déclaré hier en conférence de presse le chef du parti Ensemble Montréal, Lionel Perez.

Selon M. Perez, Solargise, avec ses investissements prévus de 2,3 milliards de dollars et la création de 1000 emplois, est un projet d'envergure qui est également «exemplaire» sur le plan environnemental. «On ne devrait pas louper l'occasion», a-t-il indiqué, tout en soulignant que «personne ne dit qu'il faut donner un chèque en blanc». M. Perez a lui-même rencontré le président de Solargise, Rajdeep Basu, la semaine dernière.

Outre le terrain du Club de golf métropolitain d'Anjou, dans l'est de Montréal, Solargise a ciblé d'autres villes au Québec (Valleyfield et Thurso) et en Ontario où installer son usine et son centre de recherche et développement. Le site de Montréal demeure toutefois le premier choix compte tenu qu'il est bordé, au nord, d'une ligne de transmission d'Hydro-Québec et de voies ferrées permettant le transport jusqu'au port. La production de panneaux solaires non polluants est destinée à l'exportation.

Jusqu'à maintenant, la demande de M. Basu de rencontrer la mairesse est restée lettre morte. Le dossier est entre les mains du service de développement économique, a expliqué le cabinet de Mme Plante. M. Perez s'en inquiète.

«Les signaux qu'elle envoie sont très néfastes pour ce projet-là et c'est aussi un mauvais signal pour l'industrie en général. Lors de l'élection [de l'automne dernier], il y avait des préoccupations du milieu d'affaires [à l'égard de Mme Plante]. Est-ce que c'est en train de se confirmer? J'espère que non, mais les faits parlent d'eux-mêmes.»

Par ailleurs, ce dernier critique le fait que l'administration Plante n'a pas informé les élus de la teneur du projet alors qu'elle sollicitait leur appui pour agrandir le parc-nature du Bois-d'Anjou. Cette décision vise le même terrain où envisage de s'installer Solargise.

Une «analyse rigoureuse»

«Nous savons que nous sommes en mesure de conjuguer développement économique et création de nouveaux espaces verts dans l'est de Montréal et nous prenons les moyens d'y arriver», a réagi le président du comité exécutif Benoît Dorais, par l'intermédiaire de l'attaché de presse Youssef Amane.

M. Dorais et son collègue responsable du développement économique au comité exécutif, Robert Beaudry, ont rencontré M. Basu au début de juin. «Notre administration est évidemment très favorable au développement des énergies vertes et donc à la construction de panneaux solaires. Nous avons toutefois clairement signifié à Solargise qu'une analyse rigoureuse du projet devait être menée avant qu'une décision ne soit prise.»