La médiation proposée par le maire de Laval Marc Demers pour tenter de dénouer la crise politique à l'hôtel de ville et dans son propre parti est en voie d'être complétée. Il reste maintenant au médiateur à faire le bilan et à déposer une proposition de règlement.

Ébranlé par la crise qui l'a placé en minorité au conseil municipal au début de juin, M. Demers avait proposé la tenue d'une réunion de caucus en présence d'un arbitre indépendant. L'exercice de médiation a plutôt pris l'allure d'une rencontre individuelle avec chacun des 10 élus dissidents, des 9 conseillers municipaux demeurés fidèles au maire et de M. Demers.

Le médiateur, qui a été choisi à l'unanimité par les parties, a demandé à ne pas être nommé, question de protéger la confidentialité du processus en marche. Chacun des élus contactés a respecté la ligne directrice.

« Ça fait presque deux semaines que c'est commencé. Le médiateur a rencontré tout le monde », a indiqué David De Cotis, qui apparaît comme le meneur du groupe de dissidents. Prudent dans ses commentaires, M. De Cotis a rappelé que la médiation vise à « essayer que tout le monde retravaille ensemble sous le même parapluie ». Quant à savoir s'il est confiant de parvenir à une entente, il s'est borné à dire que « tout est possible ».

DANS LES PROCHAINS JOURS

Le médiateur doit faire état de ses observations dans un rapport dans les prochains jours. Il y fera également des recommandations. Ces travaux sont aux frais du Mouvement lavallois.

M. De Cotis ne s'attend pas à ce que cela soit prêt avant la tenue de l'assemblée ordinaire du conseil municipal mardi prochain.

La proposition de Marc Demers pour une médiation faisait suite à l'envoi d'une déclaration sous serment de 10 élus de son équipe. Ces derniers dénonçaient des gestes antidémocratiques de M. Demers à titre de chef du parti Mouvement lavallois dans le cadre des élections au comité exécutif du parti.

Interrogé par La Presse quelques jours plus tard, M. Demers a affirmé ne pas avoir « manipulé » les résultats du vote. Selon M. Demers, il s'agit d'un problème de famille qui doit être réglé avec les troupes du Mouvement lavallois.

L'OPPOSITION ÉCARTÉE

Ainsi, les deux élus des partis de l'opposition n'ont pas été interpellés par le médiateur. Le chef de l'opposition officielle Michel Trottier avait réclamé que la médiation soit élargie. Selon lui, Parti Laval doit faire partie de l'équation pour « la mise en place d'un conseil municipal inclusif, participatif et ouvert ».

Outre les gestes antidémocratiques, le leadership très directif de Marc Demers soulève des critiques chez les élus et pas seulement chez les dissidents, selon les informations recueillies par La Presse.

Depuis que les dissidents ont pris le contrôle du conseil municipal avec l'appui des deux élus des partis de l'opposition, quelques changements ont été apportés. C'est notamment le cas pour la composition de certains comités - M. De Cotis a retrouvé la vice-présidence de la Société de transport de Laval - et la révision des pistes cyclables.