Les organismes d'aide à l'itinérance sont aux aguets depuis ce matin avec la canicule qui doit affecter la métropole au cours des prochains jours. Les températures ressenties pourraient grimper jusqu'à 45 degrés Celsius demain à Montréal.

« Le grand public va souvent s'inquiéter des itinérants lors des périodes de grands froids et pourtant, c'est plus dangereux lors des vagues de chaleur intense », explique le président-directeur général de la Mission Bon Accueil, Sam Watts. C'est que les effets de la chaleur sur le corps humain sont souvent plus sournois, dit-il.

« Il peut rapidement y avoir une perte de conscience par exemple », indique M. Watts. C'est pourquoi son organisme, qui offre un refuge à quelque 225 hommes chaque soir, a élevé sa surveillance d'un cran depuis ce matin. « Il y a eu des messages au déjeuner pour tenter de sensibiliser les gens, on essaie de les convaincre de rester près du centre. »

Mais bien peu d'itinérants ont choisi de rester à l'abri de la chaleur, à l'intérieur du refuge qui a élargi ses heures d'ouverture en raison de la canicule annoncée. Sur le coup de 9 h, la très grande majorité de la clientèle avait déjà quitté l'endroit. « Ils ont souvent une routine et c'est difficile de leur faire changer leurs plans », soutient M. Watts.

Près du pavillon Macaulay, Pierre prenait son café sur une table de pique-nique. « Moi, la chaleur, je ne me stresse pas vraiment avec ça », a-t-il lancé. L'homme fréquente le centre depuis quelques semaines déjà. Il n'avait pas vraiment l'intention de modifier ses habitudes avec l'arrivée du temps chaud. « J'aime pas trop l'eau, je vais boire du café et du jus. »

La Mission Bon Accueil a aussi pris soin de s'approvisionner en eau embouteillée. Des bouteilles d'eau seront offertes en tout temps, à l'entrée. Des intervenants exerceront aussi une surveillance accrue des parcs à proximité. « Il ne faisait pas trop chaud ce matin », ajoute M. Watts. « J'imagine que lorsqu'il fera 28, 29 degrés, il y en a qui vont revenir. »

Sur la rue Sainte-Catherine, à la hauteur du métro Atwater, un groupe d'itinérants autochtones étaient assis par terre en face d'un centre commercial. « La chaleur est lourde, surtout lorsqu'on souffre d'asthme », a affirmé l'une d'entre elles. « Quand c'est trop chaud, on se réfugie où l'on peut... dans le métro, dans un magasin ou un refuge », a dit une autre.

La Ville invite d'ailleurs les citoyens à faire preuve de solidarité envers les personnes vulnérables et les populations itinérantes qui visiteraient les lieux publics climatisés.

Sam Watts indique que « tous les acteurs concernés », dont la Ville de Montréal, la Santé publique et les organismes comme le sien travaillent de concert depuis plusieurs mois déjà pour prévenir les risques liés à la chaleur accablante. Urgences-santé et le Service de police de la Ville de Montréal agissent également en soutien.

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