Il y aura, finalement, une dalle-parc au-dessus des infrastructures routières de l'échangeur Turcot, et des aménagements cyclistes et piétonniers qui relieront les arrondissements du Sud-Ouest et de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce. Mais ce n'est pas pour demain. Au mieux, les travaux débuteront en 2020.

On ne sait pas de quoi elle aura l'air, cette dalle-parc, avec un dénivelé de 30 mètres entre le haut et le bas de la falaise Saint-Jacques. Mais on sait maintenant qu'elle sera intégrée à un nouveau parc-nature municipal qui sera aménagé dans l'ancienne gare de triage Turcot. Il y aura des consultations, probablement à l'automne.

Et en attendant, on fera une étude.

Ils étaient trois ministres (André Fortin, Kathleen Weil et Dominique Anglade), deux maires d'arrondissements (Luc Ferrandez et Sue Montgomery) et la mairesse de Montréal, Valérie Plante, réunis jeudi dans un parc de Notre-Dame-de-Grâce pour faire l'annonce de ce nouveau partenariat de la dalle entre Québec et la métropole.

Les partenaires se sont entendus pour financer à parts égales les coûts des étapes préparatoires qui mèneront à la conception de la dalle-parc. Le ministère des Transports, a dit le ministre Fortin, réalisera une étude d'opportunité dont il a estimé le coût à environ 350 000$.

Perdue et retrouvée

En 2010, alors que Québec cherchait des moyens de faire accepter son grand projet de reconstruction de l'échangeur Turcot dans le sud-ouest de Montréal, le ministère des Transports a rendu public son concept d'aménagement qui prévoyait, en plus de la création d'un parc le long de la falaise Saint-Jacques, la construction d'une dalle-parc.

Cette dalle de béton était en fait un pont réservé aux piétons et aux cyclistes reliant le quartier le sud-ouest de Montréal, en bas de la falaise, au quartier Notre-Dame-de-Grâce, en haut. Le coût initial de cette dalle-parc était estimé à 40 millions.

Deux ans plus tard, sans que le ministère des Transports en souffle mot, la dalle-parc disparaissait du projet. Après que des médias eurent révélé la disparition de ce séduisant attrait, un mouvement citoyen a fait pression pour faire renaître le projet. Dès son élection, la mairesse Valérie Plante avait abordé le sujet à sa toute première rencontre avec le ministre André Fortin.

Il y a plusieurs semaines déjà, le ministre avait déjà annoncé que la dalle-parc serait finalement construite, après la fin des travaux de reconstruction de l'échangeur, en 2020. Jeudi, la vraie nouvelle était plutôt la création d'un parc-nature sur le grand terrain vacant qui restera de l'ancienne gare de triage ferroviaire, quand les chantiers seront complétés.

ILLUSTRATION FOURNIE PAR LE MINISTÈRE DES TRANSPORTS

La dalle-parc du projet Turcot, telle que l'avait présentée le MTQ dans son projet de 2010.

ILLUSTRATION FOURNIE PAR LA VILLE DE MONTRÉAL

Ces illustrations «avant-après» permettent d'appréhender l'ampleur du changement de paysage que subira l'ancienne gare de triage Turcot après la fin des travaux de reconstruction de l'échangeur du sud-ouest de Montréal.

Des plans d'eau, des collines

Jeudi, le responsable des grands parcs de la Ville de Montréal, Luc Ferrandez, a indiqué que le futur parc, en plein coeur de l'échangeur, inclura des plans d'eau. C'est obligatoire, parce qu'ils serviront à récupérer les eaux de drainage en provenance des infrastructures routières. M. Ferrandez a ajouté qu'il sera bordé de monticules ou de collines végétalisées, qui serviront d'écrans contre le bruit du trafic provenant de part et d'autre du parc.

«On peut donc imaginer qu'un automobiliste qui arrivera à Montréal (par l'autoroute 20) sera accueilli d'un côté par un paysage de collines vertes, et de l'autre côté par la falaise Saint-Jacques aménagée, a expliqué, enthousiaste, le maire du Plateau Mont-Royal. Cela va créer un corridor, une magnifique entrée de ville pour Montréal.»

L'administration Plante n'a cependant pas encore de concept à proposer. La mairesse a expliqué que les citoyens seront invités à dire ce qu'ils voudraient voir dans ce futur parc municipal lors de consultations menées par l'Office de consultation publique de Montréal. La date de ces consultations sera annoncée de façon «imminente» a assuré Mme Plante.

Les coûts de la dalle-parc et de la création du parc-nature, de même que la formule de partage de la facture entre Montréal et Québec, ne sont pas connus. Un échéancier sera précisé lorsque l'ampleur et la nature de ces deux projets seront mieux cernés.