Faisant face à une démarche en destitution, Philippe Pichet a décidé de renoncer à son poste de directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), a annoncé la mairesse Valérie Plante. Il demeurera à l'emploi du corps policier, en prenant un poste d'inspecteur-chef.

« C'est le meilleur scénario pour tout le monde », a estimé la mairesse Valérie Plante, peu avant d'entrer au conseil municipal. Il s'agit d'un règlement de la dernière heure puisque les élus devaient se prononcer dans les heures suivantes sur la destitution. La renonciation met toutefois fin au processus, tout comme à la poursuite que l'homme avait intentée pour tenter de préserver son poste.

Philippe Pichet avait été suspendu de son poste de chef du SPVM en décembre à la suite d'un rapport de Me Michel Bouchard sur la crise sévissant au sein du corps policier. L'enquête concluait que celui-ci n'avait pas su rétablir la situation alors qu'il était en poste.

«S'il n'était pas la personne la mieux placée pour occuper ce poste de directeur, il demeure que c'est un homme qui a beaucoup donné au SPVM. Alors on voulait reconnaître cet apport», a indiqué Valérie Plante.

L'opposition à l'hôtel de ville s'est dite satisfaite. «Il y a une reconnaissance qu'il y a eu une certaine injustice envers M. Pichet. Ni le rapport Bouchard, ni le rapport Prud'homme ne l'ont blâmé explicitement. Oui, ils ont soulevé beaucoup d'irrégularités, mais ça datait depuis plus de 10 ans alors qu'il était là depuis deux ans», a souligné le chef d'Ensemble Montréal, Lionel Perez.

Le directeur de la Sûreté du Québec, Martin Prud'homme, avait alors été nommé à la tête du SPVM pour assurer un intérim d'un an. Dans un rapport préliminaire remis en mai, ce dernier a confirmé les constats de Me Bouchard. Ce constat avait poussé le ministre de la Sécurité publique à enclencher un processus de destitution. Il avait demandé à la Ville de Montréal de se prononcer.

Philippe Pichet a été entendu par les élus de la Commission de la sécurité publique, qui ont finalement recommandé sa destitution. L'administration Plante, puis l'opposition, ont finalement endossé la recommandation, qui devait être officiellement votée aujourd'hui. C'est le ministre Coiteux qui devait décider de la destitution.

Philippe Pichet a finalement décidé de couper court au processus. En renonçant à son titre de directeur, il pourra demeurer à l'emploi du SPVM. Il occupera désormais un poste d'officier à la direction, soit inspecteur-chef. «C'est un dénouement satisfaisant. Il demeure à l'emploi du SPVM», a commenté Mme Plante.

«L'apport de M. Pichet sera incontestablement bénéfique au SPVM vu ses vastes et profondes connaissances de l'organisation policière montréalaise, son professionnalisme et son indiscutable passion pour le service public», indique l'administration Plante dans un communiqué diffusé ce matin.