Les commerçants de Montréal affectés par les chantiers auront droit à 25 millions en compensations, soit le tiers des fonds prévus au Plan commerce de l'administration Plante. Mais pour y avoir droit, ils devront accepter d'ouvrir leurs livres.

La mairesse Valérie Plante a dévoilé ce matin comment la Ville de Montréal entendait soutenir les commerçants durement affectés par le commerce en ligne, mais aussi par la multiplication des chantiers. Mesure phare, la métropole compte compenser les commerces ayant vu leur chiffre d'affaires malmené par les travaux. Et ce depuis 2016, le programme étant rétroactif.

La Ville mettra ainsi en place un programme d'aide financière volontaire. Cette aide couvrira les pertes dans leur chiffre d'affaires. Mais pour ce faire, Montréal exigera ainsi des états financiers vérifiés. Les demandeurs auront droit à une aide de 1000 $ pour couvrir les frais de ces démarches.

La Ville précise qu'elle ne couvrira les premiers 15 % de pertes, estimant que d'autres facteurs peuvent avoir contribué. Ensuite, Montréal couvrira jusqu'à un maximum de 30 000 $.

Un commerçant, par exemple, démontrant que son chiffre d'affaires est passé de 100 000 $ à 50 000 $ devra faire son deuil des premiers 7500 $ perdus, mais pourra recevoir le maximum de 30 000 $ en aide.

Le programme visera les artères commerciales affectées par des travaux d'infrastructures souterraines ayant duré plus de six mois. Toutefois, tous les commerçants affectés par un chantier de plus de 3 ans seront aussi éligibles, comme ceux de la rue Bishop affectés par des travaux de la STM.

Le programme doté d'une enveloppe de 25 millions sera rétroactif à 2016 et s'étendra jusqu'en 2022. Les commerçants de la rue Saint-Denis, qui a été en chantier une importante partie de 2017, pourront ainsi se prévaloir de l'aide. À noter, les commerçants qui ont fermé boutique ne seront pas éligibles, seuls ceux ayant encore pignon sur rue y auront droit.

Réduction du fardeau fiscal

Outre le programme de compensations, le plan commerce aura une enveloppe globale de 74 millions (en incluant le programme de compensation). Parmi les autres mesures, Montréal s'engage à réduire le fardeau fiscal des commerçants. On prévoit ainsi revoir la taxation non résidentielle, sans toutefois préciser comment pour le moment.

Irritant majeur pour les commerçants, la réglementation s'appliquant aux commerces sera harmonisée entre les différents arrondissements. On souhaite également dynamiser les artères commerciales et mieux soutenir la création d'entreprises.

Rappelons que l'administration Plante a développé huit plans d'action pour le développement économique de Montréal. Le Plan commerce est le 7e à être dévoilé, un dernier étant attendu.

La stratégie vise à atteindre cinq objectifs, dont un taux d'emploi de 65 % (il est présentement de 61 %), augmenter à 82 % le taux d'emplois à temps plein (81 % en 2017), réduire à 12 % le taux de personnes sans diplôme secondaire (15 % en 2017), augmenter à 32 % le taux de diplomation universitaire (29 % en 2017) et atteindre un taux d'emploi de 80 % chez les immigrants (78 % à l'heure actuelle).

On compte 189 000 emplois dans le secteur du commerce, soit 9,2 % des emplois.