Aéroports de Montréal (ADM) s'est entendue avec la Ville de Mirabel pour céder 30 millions des 48 millions de pieds carrés de terrain autour de l'aéroport.

« La Ville de Mirabel n'a plus de terrains industriels, ADM en a plus qu'elle en a besoin », a déclaré hier Philippe Rainville, PDG d'ADM, dans le cadre d'un petit-déjeuner avec la communauté d'affaires des Basses-Laurentides.

Détenus par le gouvernement du Canada depuis l'expropriation de 1969, ces terrains sont actuellement loués à ADM en vertu d'un bail signé avec Transports Canada jusqu'en 2072. En échange, ADM a le mandat d'attirer des industries sur le site.

« Dans notre modèle actuel, nous sous-louons des terrains pour une période qui ne peut excéder cette date [2072]. Après analyse, nous évaluons avoir quelque 32 millions de pieds carrés en trop », précise M. Rainville.

« Ces terrains sont plus loin de notre expertise, plus loin des pistes d'atterrissage, et les circonstances veulent que la Ville de Mirabel ait besoin de ces terrains maintenant », ajoute-t-il.

« IL VA FALLOIR S'ENTENDRE AVEC LE FÉDÉRAL »

Combien la Ville de Mirabel va-t-elle payer pour en faire l'acquisition ? Et quand pourra-t-elle les exploiter ?

« Il va falloir s'entendre avec le fédéral », répond le maire Jean Bouchard, heureux de ce partenariat avec ADM après des années de relations tendues. « Mais c'est certain qu'ils ne seront pas vendus au prix de la valeur marchande [autour de 500 millions]. La Ville de Mirabel ne serait pas capable de payer ça. »

Pour s'établir sur le site de Mirabel, les entreprises doivent payer un loyer au fédéral. Il s'agit d'une « contrainte importante », selon le maire Bouchard, qui a besoin de terrains pour assurer la croissance du secteur industriel de sa ville.

ADM, de son côté, souhaite conserver 10 millions de pieds carrés de terrain autour des pistes d'atterrissage pour poursuivre le développement du secteur aéronautique.

Bombardier, Pratt & Whitney, Mecachrome Canada, Stelia, FedEx, UPS, Purolator, Nolinor, Turbomeca, L3 communications MAS et Avianor sont déjà installés à Mirabel. « Aujourd'hui, il y a plus d'emplois et de meilleure qualité à Mirabel qu'à l'époque des vols internationaux réguliers, et ils sont liés à plus de 80 % à l'industrie aéronautique », assure Philippe Rainville.

ET LES EXPROPRIÉS ?

Les expropriés risquent-ils de revendiquer ces terrains s'ils sont rétrocédés à Mirabel ? Le maire Bouchard ne le croit pas. Pas plus que la députée de Mirabel Sylvie D'Amours.

« Ce n'est pas le même dossier, affirme M. Bouchard. Les terrains dont on parle sont au coeur du site, à l'intérieur des barrières de l'aéroport. Ce n'est pas la même situation que les terres agricoles. »

« On ne pourra pas revenir en arrière, ajoute Mme D'Amours. Il n'y a rien qui va pouvoir réparer le tort causé aux citoyens de Mirabel qui ont subi l'expropriation. »

Image fournie par Aéroports de Montréal

Les terrains qui seront cédés à Mirabel, après une éventuelle entente avec Ottawa, apparaissent en mauve.