Montréal dépensera 11 millions pour acquérir un terrain de 14 hectares afin d'agrandir le parc-nature de l'Anse-à-l'Orme. La transaction mettra fin au passage à une poursuite de 35 millions contre Sainte-Anne-de-Bellevue qui avait bloqué un projet immobilier à cet endroit.

Les mairesses Valérie Plante et Paola Hawa, de Sainte-Anne-de-Bellevue, ont annoncé ce matin l'acquisition de ce terrain se trouvant à l'ouest de l'actuel parc-nature. Montréal dit vouloir protéger ce secteur «à haute valeur écologique» et à le rendre accessible, comme l'ont réclamé les citoyens lors d'une récente consultation publique sur l'avenir du secteur.

Montréal enlève au passage l'épée de Damoclès qui se trouvait au-dessus de la tête de Sainte-Anne-de-Bellevue. La ville liée était poursuivie pour 35 millions depuis qu'elle avait bloqué la voie à un projet immobilier sur le terrain de 14 hectares. D'ici une semaine, Montréal doit entériner un accord de principe avec le promoteur qui a accepté dans le cadre de la transaction de mettre fin à ses poursuites. «Nous étions convaincus que c'était la bonne chose à faire [empêcher ce développement] et c'est la preuve que nous avons pris la bonne décision», a indiqué Paola Hawa.

Pour protéger ce secteur, on favorisera l'aménagement de corridors verts et de liens piétonniers. Une stratégie sera mise en place en collaboration avec Sainte-Anne-de-Bellevue, ville liée à Montréal chez qui se trouve le terrain acquis. On souhaite notamment créer un lien vers la future station de train du Réseau express métropolitain, qui doit être aménagée tout près. 

Le montant de la transaction avec le propriétaire s'élève à 10 992 625 $.

Montréal indique que cet achat permettra d'améliorer la protection de diverses espèces de cet écosystème. L'habitat de la rivière à l'Orme abrite notamment la belette pygmée, le pékan, le cerf de Virginie, le renard roux, le raton laveur, la mouffette rayée, l'écureuil gris et le lapin à queue blanche. On y trouve aussi la chauve-souris argentée et la chauve-souris cendrée qui risquent d'être désignées espèces menacées ou vulnérables.

L'administration Plante a également décrit cette transaction comme l'un des premiers jalons du gigantesque parc urbain qu'elle souhaite aménager dans l'ouest de l'île. La mairesse dit vouloir aller lentement dans ce dossier, de nombreuses personnes restant à convaincre, que ce soient les propriétaires des terrains et l'arrondissement, dirigé par l'opposition, les uns et les autres ayant favorisé un développement immobilier de 5500 logements à cet endroit dans le passé.

Autre achat dans Ahuntsic

L'administration Plante a indiqué hier vouloir procéder à l'agrandissement de trois espaces verts, et a annoncé l'agrandissement des limites du parc-nature du Bois-d'Anjou. Cet après-midi, Montréal a également annoncé l'acquisition d'un bâtiment d'intérêt patrimonial, le 12375, rue du Fort-Lorette. La transaction s'élève à 5 millions. La Ville dit vouloir rendre ce secteur accessible aux Montréalais ce qu'on a décrit comme le «Pointe-à-Callière» du nord de Montréal.