Une centaine de personnes ont commémoré lundi la Journée nationale des patriotes lors d'une marche dans les rues du centre-ville de Montréal, suivie d'un rassemblement durant lequel des militants ont défendu leur souhait d'autodétermination.

La marche a été organisée par le Réseau Cap sur l'indépendance (RCI). Le groupe se définit comme un rassemblement « d'organisations non-partisanes rassemblées dans la lutte politique pour l'indépendance du Québec ».

« On veut rendre hommage aux combats que les Patriotes de 1837-1838 ont portés contre la colonisation anglaise, pour la République du Québec », a laissé savoir Raphaëlle Élément, militante du RCI. 

Les participants à la célébration se sont d'abord rassemblés sur la Place de l'Indépendance, avant de converger jusqu'au parc Camille-Laurin, à l'angle des rues Sherbrooke et Saint-Urbain. La cheffe du Bloc Québécois Martine Ouellet était présente au début du rassemblement. La politicienne souhaite que son parti prêche activement la promotion de l'indépendance du Québec, une des sources de désaccords qui ont ébranlé les rangs du Bloc.

Discours et hommage

Au parc Camille-Laurin, la productrice et comédienne Marie-Anne Alepin et la présidente de Oui-Québec Claudette Charbonneau ont notamment pris la parole, devant un groupe brandissant les drapeaux québécois et patriotes.

Le comédien Denis Trudel, qui se dit impliqué depuis de nombreuses années dans le mouvement patriotique, est également monté sur l'estrade. Il profité de son temps de parole pour rendre hommage au défunt cinéaste et écrivain québécois Pierre Falardeau, reconnu pour sa rude défense de la souveraineté québécoise, en lisant un extrait d'un de ses textes à la foule.

Convergence de luttes

Parmi les fleurs de lys et les bandes rouges, blanches et vertes, le drapeau kabyle flottait également. Quelques membres de l'association Amitié Québec-Kabylie ont participé à la marche afin de joindre leurs voix à celles des citoyens réunis pour célébrer les Patriotes. Le Québec et la Kabylie partagent nombre de valeurs, estime Rachid Bandou, président de l'organisation.

« La Kabylie mène le même combat pour son indépendance, a-t-il indiqué. On veut que le mouvement prenne plus d'ampleur, autant là-bas qu'ici. » Le soulèvement pour l'autodétermination de cette région berbérophone est né au 19e siècle, lorsque la colonie française, suite à sa conquête de l'Algérie, a annexé le territoire au pays.

« On ne fait pas l'indépendance contre l'autre, au contraire, a plaidé M. Bandou. Il faut être soi-même pour être en relation avec l'autre et nous, on essaye d'être nous-mêmes. » 

Le rassemblement, surveillé par un déploiement d'une dizaine de policiers, s'est dispersé dans le calme en fin d'après-midi.