Les 4500 membres du syndicat des chauffeurs et opérateurs de métro de la Société de transport de Montréal (STM) se prononcent aujourd'hui sur un mandat de grève, suivant l'impasse dans les négociations sur le renouvellement de leur convention collective. À l'issue du vote, nous saurons s'ils rejoindront les employés des services d'entretien, qui ont annoncé hier une grève du «temps supplémentaire» à compter de dimanche.

Un premier vote a été tenu à 10h, ce matin, lors de l'assemblée générale du syndicat des chauffeurs et opérateurs de métro de la STM (SCFP - Section locale 1983). Les membres qui n'ont pas eu la chance de voter pourront se reprendre lors de la deuxième assemblée générale prévue à 19h. Le résultat du vote sera connu au terme de l'assemblée.

Dans un communiqué diffusé lundi en fin de journée, la STM affirme que «sa priorité demeure l'accès au service pour ses clients», tout en prévenant les usagers d'une «possible gradation des actions syndicales qui seront plus visibles» dans les prochaines semaines.

Les conventions collectives de quatre des six syndicats de la STM sont échues depuis janvier dernier.

Manque de personnel

Hier, quelques centaines d'employés des services d'entretien de la STM ont donné le ton en manifestant devant le siège social de la STM, situé au 800 rue de la Gauchetière.

Les 2400 employés des services d'entretien de la STM feront une grève des heures supplémentaires durant six jours, la semaine prochaine, pour faire grimper la pression sur leur employeur dans le cadre des négociations d'une nouvelle convention collective.

Le manque de personnel est au coeur des revendications du syndicat des employés d'entretien. L'employeur chercherait, selon le syndicat, à remédier à la situation en faisant appel à la sous-traitance plutôt qu'en embauchant et en s'appuyant sur l'expertise de ses employés.

«En grève bientôt»

Déjà, dans les autobus, des autocollants syndicaux sont apparus aux fenêtres : «Unis pour la conciliation famille-travail», dit l'un. «Le transport en commun, c'est public!», dit un autre. «En grève bientôt», annonce aux usagers une petite pastille rouge décorant plusieurs des vitres des véhicules.

Selon la STM, «l'enjeu des présentes négociations ne touche nullement aux conditions salariales ni aux avantages sociaux accordés aux employés, puisque ni l'un ni l'autre de ces éléments ne font partie des revendications de la Société».

«En fait, indique le communiqué diffusé lundi, l'objectif est l'atteinte d'une plus grande flexibilité dans l'organisation et la répartition du travail, de manière à rendre la STM pleinement apte à offrir le service attendu par les clients du transport collectif».

Le président du Syndicat du transport de Montréal-CSN, Gleason Frenette, estime que la flexibilité qu'exigerait la STM est plutôt synonyme de détérioration des conditions de vie et de travail de ses membres.

La STM compte plus de 9700 employés. Ses services d'autobus et de métro assurent quotidiennement, en moyenne, près de 1,2 million de déplacements dans l'ensemble de l'île de Montréal. Une interruption totale de ces services paralyserait littéralement la métropole. En raison de leur statut de «services essentiels», un tel scénario serait toutefois illégal.