Les grands travaux de 211 millions prévus cette année sur les infrastructures fédérales de transport de la grande région métropolitaine auront peu d'impact sur la circulation routière, y compris dans le corridor du pont Champlain actuel, dont la fermeture définitive est prévue avant Noël.

La société fédérale Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée (PJCCI) a présenté hier son programme annuel de travaux le moins onéreux depuis 2013. Depuis de nombreuses années, les travaux de renforcement du pont Champlain accaparaient la plus grande part des budgets annuels de la société en raison de son état de décrépitude avancé.

Depuis 2014, pas moins de 450 millions auront été engloutis dans la conservation de cette infrastructure majeure pour en étirer la vie utile jusqu'à la construction d'un nouveau pont, dont on promet l'ouverture pour le 21 décembre prochain.

En 2018, ce sont les chantiers prévus sur le pont Jacques-Cartier qui nécessiteront les investissements les plus importants. Mais contrairement au pont Champlain, dont une firme d'ingénierie disait récemment qu'il était « entre la vie et la mort », les travaux de réparation d'acier et de peinture prévus sur le pont Jacques-Cartier ont été qualifiés hier de « préventifs ».

Avec ces travaux d'entretien, qui se poursuivront jusqu'en 2027, PJCCI espère prolonger la vie utile de cette icône montréalaise jusqu'en 2079. Le pont Jacques-Cartier aura alors 150 ans.

PONT JACQUES-CARTIER (96 millions)

Les travaux de reconstruction d'un viaduc de béton dans le prolongement direct du pont, à Longueuil, devraient causer des cauchemars dans la circulation, cette fin de semaine. La fermeture complète de cette structure à compter de ce soir jusqu'au petit matin lundi empêchera les usagers du pont en provenance de Montréal d'atteindre l'autoroute 20 et la route 132, du côté de la Rive-Sud. La déviation se fera par le boulevard Taschereau (route 134). Un autre week-end de fermeture semblable est prévu au début de mai. Un troisième pourrait être nécessaire en août prochain.

Ce sont les pires impacts qu'on devrait observer sur la circulation du pont Jacques-Cartier en 2018. Les travaux de renforcement d'acier, de peinture et de remplacement de 500 sections de garde-corps entraîneront de nombreuses fermetures de nuit et quelques entraves ponctuelles et partielles, en cours d'année, notamment sur les rampes d'accès à l'île Sainte-Hélène. La piste cyclable du pont sera aussi fermée toutes les nuits jusqu'en mai, et d'autres fermetures de cette piste ou du trottoir, situé de l'autre côté du pont, auront lieu entre les mois d'août et d'octobre. 

À noter que certains des travaux prévus forceront PJCCI à débrancher des sections illuminées du pont, mais on assure que ces débranchements seront limités au maximum, en collaboration avec les concepteurs des illuminations nocturnes.

PONT CHAMPLAIN (51 millions)

Après avoir représenté le pire cauchemar des automobilistes de la région de Montréal et forcé les gestionnaires des réseaux de transport à concevoir les scénarios les plus improbables en cas de fermeture subite, le pont le plus achalandé entre la métropole et la Rive-Sud devrait finir sa vie utile dignement, en 2018, sans entraîner d'entraves majeures à la circulation. Si tout se passe bien, évidemment. 

Pour assurer la sécurité des automobilistes, PJCCI procédera malgré tout au renforcement des 39 chevêtres du pont, ces pièces de béton massives qui soutiennent les poutres principales de l'ouvrage. De plus, deux semelles sous-marines des piliers, qui se sont avérées fissurées lors d'une inspection récente, seront aussi réparées. 

PJCCI a fait savoir qu'un plan « B » serait mis en oeuvre si le nouveau pont Champlain n'était pas terminé à temps pour le 21 décembre. Des treillis d'acier et des diaphragmes de béton seront prêts à être installés d'urgence si des éléments structuraux devaient faire défaillance d'ici à la fermeture définitive du pont.

PONT MERCIER 31 millions

Les travaux de remplacement de la dalle de béton du pont ont été terminés en 2016. Ce chantier, qui causait chaque année un véritable chaos en banlieue sud-ouest de Montréal, hante la mémoire de bien des usagers de cet ouvrage. Ceux-ci seront heureux d'apprendre que les travaux de réparation des piles et d'une passerelle condamnée, utilisée pour inspecter ou réparer le pont, n'entraîneront en 2018 que des « entraves minimales ». 

Il est toutefois à noter que seule une partie de ce pont est de compétence fédérale et que le ministère des Transports du Québec pourrait réaliser des travaux de renforcement d'acier sur cette structure. Le plus vieux tronçon de ce pont, entre Montréal et la Rive-Sud, doit être complètement reconstruit au cours de la prochaine décennie.

AUTOROUTE BONAVENTURE (12 millions)

Des travaux de réfection de béton et de remplacement de joints de dilatation entraîneront des fermetures ponctuelles de l'autoroute Bonaventure en 2018, entre le pont Champlain et le centre-ville de Montréal. 

Au moins une fermeture complète de l'autoroute, durant tout un week-end, est prévue cet été, et quatre fermetures prolongées dans une seule direction à la fois seront aussi nécessaires pour mener à bien les chantiers prévus. 

Des fermetures de nuit devraient aussi survenir une dizaine de fois au cours de cette année. L'essentiel des travaux prévus devrait se dérouler sous les tronçons aériens de cette autoroute fédérale.

AUTRES STRUCTURES (21 millions)

PJCCI prévoit enfin des travaux de réfection dans le tunnel de Melocheville (9 millions) sous la Voie maritime du Saint-Laurent, en Montérégie, de même que des travaux de réparation d'une pile de l'estacade du pont Champlain (9 millions) située juste en amont de cet ouvrage fédéral. 

La mise en service de stations de confinement et de pompage des eaux contaminées qui coulaient dans le Saint-Laurent en provenance de terres fédérales, dans l'emprise de l'autoroute Bonaventure, entraînera des dépenses de 3 millions. Aucun de ces chantiers ne devrait créer d'entraves importantes à la circulation, selon PJCCI.

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Le pont Champlain, structure la plus achalandée entre la métropole et la Rive-Sud, devrait finir sa vie utile dignement, en 2018, sans entraîner d'entraves majeures à la circulation.

PHOTO SIMON GIROUX, archives LA PRESSE

Les travaux de réparation des piles et d'une passerelle condamnée du pont Mercier, utilisée pour inspecter ou réparer le pont, n'entraîneront en 2018 que des « entraves minimales ».