Alors que Québec s'apprête à autoriser les restaurants à vendre de l'alcool sans repas, la Ville de Montréal craint une hausse des problèmes de bruit dans les quartiers résidentiels. La métropole prévient qu'elle compte imposer des heures de fermeture aux cafés-terrasses pour limiter les nuisances aux citoyens.

Montréal a déposé cette semaine un mémoire à la commission parlementaire étudiant les changements à la Loi sur les permis d'alcool proposés par Québec. Si la métropole salue la majorité des modifications, estimant qu'une modernisation de la Loi vieille de 40 ans s'imposait, certains changements risquent de générer des nuisances sur l'île.

La Ville note que de nombreux restaurants se trouvent dans les quartiers résidentiels, Montréal les autorisant dans les «zones commerciales de proximité». Les débits de boisson sont quant à eux principalement cantonnés aux «zones commerciales plus intensives». La métropole estime ainsi que permettre la vente d'alcool sans consommation de repas «pourra causer des nuisances pour le voisinage, notamment si l'établissement abrite un café-terrasse».

Comme le projet de Loi 170 prévoit confier à la Régie des alcools le pouvoir de fixer des conditions aux exploitants, Montréal demande à être consultée par celle-ci. «La Ville devrait pouvoir suggérer des conditions à la Régie, considérant sa connaissance du territoire et les préoccupations de ses citoyens. [...] La Ville doit être en mesure de s'assurer que la vente d'alcool par les restaurants situés dans des quartiers résidentiels ne devienne pas une nuisance pour le voisinage», peut-on lire dans le mémoire de Montréal.

La Ville souligne que la Loi sur la métropole adoptée l'automne passé lui permet de fixer les heures d'exploitation des commerces en fonction des quartiers. La Ville prévient donc qu'elle compte se servir de ce nouveau pouvoir pour «limiter les nuisances causées dans les secteurs résidentiels».

Par ailleurs, Montréal demande au gouvernement de ne pas réduire les ressources dédiées au SPVM pour le contrôle de la vente d'alcool, considérant que les changements risquent d'alourdir la charge de travail.