Investir des dizaines de millions en argent public dans le Quartier des spectacles a été rentable, conclut une nouvelle étude commandée par la Ville de Montréal. Les 200 millions nécessaires pour refaire ce secteur du centre-ville ont entraîné des retombées de plus de 2 milliards depuis 10 ans.

Montréal a dévoilé cet après-midi les résultats d'une étude du Groupe Altus sur les retombées économiques immobilières du Quartier des spectacles. Les auteurs ont recensé entre 2007 et 2019 pas moins de 60 projets immobiliers dont la construction a représenté des investissements de 1,5 milliard. Le cinquième de ces projets doit être livré en 2018 et 2019.

Ces investissements ont rapporté gros aux gouvernements, qui ont récolté 228 millions en TPS et TVQ. La Ville de Montréal n'a pas été en reste puisque ces projets ont généré des revenus en taxes foncières et scolaires de 85 millions supplémentaires. Et à partir de 2019, Altus calcule que les 60 immeubles construits ou rénovés généreront des taxes de plus de 37 millions par an.

Signe de la fièvre immobilière touchant le secteur, les terrains autour du Quartier des spectacles ont vu leur valeur augmenter de 21%, contre 15% dans le reste de l'arrondissement Ville-Marie.

Le Groupe Altus voit un lien direct entre la frénésie immobilière et le projet du Quartier des spectacles. « C'était un secteur déstructuré et s'il n'y avait pas eu ces investissements publics, le privé n'aurait pas suivi », dit Vincent Shirley, du Groupe Altus.

« La Ville de Montréal et ses partenaires ont profité de retombées 10 fois plus importantes que les sommes investis dans l'aménagement du Quartier des spectacles. C'est une excellente nouvelle et c'est un incitatif fort à continuer à investir dans l'industrie culturelle », a réagi Robert Beaudry, responsable du développement économique de l'administration Plante.

Saluant ces retombées, le président du conseil d'administration du Partenariat du Quartier des spectacles, Jacques Primeau, a dit espérer que les créateurs bénéficieront davantage de ces retombées pour continuer à alimenter la frénésie touchant le secteur. « Si la culture est le moteur de ce développement, alors on doit continuer de nourrir la bête. [...] C'est démontré que la culture est un facteur de développement économique. Alors ces prochaines années, il faudra se préoccuper un peu plus de ce qu'on met sur les scènes, à l'extérieur ou comme dans les salles du Quartier. »

Le développement immobilier du Quartier des spectacles se poursuit, les efforts se concentrant désormais dans la partie Est, le Quartier latin, où au moins 6 projets sont prévus. Quant aux aménagements publics, Montréal doit livrer en 2019 le dernier morceau du Quartier des spectacles, soit l'Esplanade Clark. Le terrain accueillera une place publique où l'on aménagera une patinoire réfrigérée de novembre à mars.