Des municipalités situées au nord-est de Montréal demandent à Québec d'étudier la possibilité de construire un deuxième tunnel sous le mont Royal afin de maintenir le service du train de l'Est, qui devra laisser la place au Réseau express métropolitain (REM).

L'idée sera soumise officiellement aujourd'hui lors d'une rencontre prévue avec l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), le Réseau de transport métropolitain (RTM) et les villes de Terrebonne, Mascouche, Charlemagne et Repentigny. « On va pouvoir faire part de nos inquiétudes relativement au train de l'Est. Ce qui est important pour nous, c'est que nos citoyens continuent d'avoir la qualité de service », a indiqué hier à La Presse le maire de Mascouche, Guillaume Tremblay.

Son collègue de la ville voisine de Terrebonne, Marc-André Plante, soutient que toutes les possibilités permettant au train de l'Est de continuer à se rendre directement à la gare Bonaventure, au centre-ville de Montréal, doivent être envisagées, y compris la construction d'un deuxième tunnel sous le mont Royal.

« Combien ça coûte, un deuxième tunnel ? On veut une étude indépendante du consortium parce que, comme élu, je ne veux pas qu'on me dise que ça coûte trop cher ou que ce n'est pas possible sur le plan technique », a indiqué le maire Plante.

MM. Tremblay et Plante rappellent l'investissement de quelque 800 millions pour la mise en place du train de l'Est, ce qui justifie selon eux qu'on en assure maintenant la pérennité.

Le projet de train électrique automatisé de la Caisse de dépôt et placement, le REM, fera en sorte que le train de l'Est se rendra jusqu'à la station A40, à proximité de l'Université de Montréal, tout juste avant le tunnel sous le mont Royal. De là, les passagers pourront effectuer une correspondance vers le REM pour poursuivre leur chemin. Les municipalités du nord-est de Montréal veulent une ligne directe.

« Les études nous démontrent que chaque fois qu'un utilisateur doit faire un transfert pour embarquer dans un autre mode de transport, on perd jusqu'à 30 % des utilisateurs. Mais en même temps, il faut reconnaître que l'arrivée du REM va enrichir l'offre de services », a indiqué M. Plante.

NE RIEN PRÉCIPITER

Tout va trop vite, estime le maire Tremblay, qui plaide pour ne rien précipiter. « On veut manger la patate avant de l'éplucher. Et ça, ce n'est pas toujours bon. Il faut prendre le temps de bien faire les choses pour bien digérer », a-t-il lancé avec un sourire dans la voix.

De son côté, le maire Plante a présenté lundi soir, à la séance du conseil municipal, une résolution concernant le REM. Outre la demande d'une rencontre - qui a été obtenue -, Terrebonne souhaite discuter des enjeux financiers du projet, qui comporte une part d'inconnu. « L'arrivée du REM, c'est comme une hypothèque sur 100 ans. [...] Comme maire, j'ai besoin de savoir quels sont les impacts financiers du REM. Ça me prend des chiffres, parce que je gère un compte de taxes », a-t-il rappelé.