L'inspecteur général de Montréal Denis Gallant prévoit partir quelques mois avant la fin de son contrat se terminant en février 2019. Il a même avisé la nouvelle administration municipale de penser à une relève pour l'automne prochain.

«Je suis très franc et très candide. Je risque de finir l'année 2018 mais pas davantage. Je vais avoir le sentiment du devoir accompli», a expliqué en entrevue à La Presse M. Gallant, à l'occasion de la publication de son dernier rapport d'activités en tant qu'inspecteur général. 

À la tête du  Bureau de l'inspecteur général (BIG) depuis sa création en 2014, Denis Gallant entame la fin de son mandat en donnant l'assurance qu'il est complètement dédié à sa fonction. Cela ne l'empêche toutefois pas d'évaluer les possibilités pour un nouvel emploi. «Je regarde mes options. Il y a plein de choses», dit-il sans préciser d'où viennent les sollicitations et pour quels postes. 

«Peu importe la job que j'aurai, je l'obtiendrai à la suite d'un processus intègre. Je ne devrai rien à personne», a tenu à préciser M. Gallant.

Le nom de M. Gallant a beaucoup circulé pour prendre la relève à la direction du Service de police de Montréal (SPVM) qui est actuellement entre les mains d'un administrateur provisoire, soit le directeur général de la Sûreté du Québec Martin Prud'homme. S'agit-il d'un défi qui pourrait intéresser M. Gallant ? Ce dernier réagit en éclatant de rire : «Les rumeurs m'envoient partout!»

L'ancien procureur de la commission Charbonneau n'écarte pas la possibilité de retourner à la pratique du droit mais il pointe également en direction du milieu universitaire. «Je ne vous cacherai pas que je m'ennuie de l'enseignement.»

D'ici là, la Ville de Montréal devra mettre en place un processus pour dénicher la personne qui prendra le relais à la tête du Bureau de l'inspecteur général de la Ville de Montréal (BIG) pour un mandat de 5 ans qui ne peut être renouvelé. M. Gallant en a avisé la Commission permanente sur l'inspecteur général composée d'élus. «Je leur ai dit que pour l'automne 2018, il était important de penser à une relève», relate-t-il. 

La responsabilité de cette nomination échoit au conseil municipal qui doit adopter une résolution au 2/3 des voix. Cette particularité du mandat est fondamentale et nécessaire au bon exercice de la fonction, «puisqu'il s'agit là de l'une des garanties permettant d'assurer son indépendance, tant en apparence que dans les faits», souligne Denis Gallant.

L'administration Plante a confirmé avoir été informée de l'intention de Me Gallant de partir un peu avant la fin de son mandat de cinq ans et ne pas avoir d'objection. «Pour nous, ça ne pose pas problème. Il est en droit de penser à son avenir, le rôle qu'il compte jouer après celui-ci», a dit Alex Norris, qui préside la commission de la sécurité publique.

L'élu estime toutefois qu'il est trop tôt avant de spéculer sur la candidature - ou non - de Me Gallant pour prendre la tête du SPVM. «On n'est pas là encore. Il va falloir établir un processus et il est prématuré de donner des noms», a dit Alex Norris. Celui-ci souligne que le chef intérimaire du SPVM est en poste depuis seulement trois mois, soit à peine le quart de son mandat d'un an.

Alex Norris a par ailleurs tenu à saluer le travail effectué par Me Gallant depuis son entrée en poste comme inspecteur général. «On est très reconnaissants. Il a fait un travail rigoureux. Il s'est penché sur le remorquage, le recyclage, la collecte des ordures, le pavage, soit beaucoup de dossiers difficiles qu'il a analysés avec rigueur.»

- Avec Pierre-André Normandin