Après avoir suspendu les règles qui ciblaient les pitbulls, l'administration Plante lance maintenant une consultation publique afin de réviser l'ensemble du règlement sur le contrôle animal de Montréal. Au terme de l'exercice, la métropole prévoit adopter une nouvelle mouture de ses règles d'ici l'été.

«Nous voulons connaître l'opinion [des Montréalais] sur les différents enjeux liés à la gestion animalière, notamment sur l'encadrement réservé aux chiens dangereux. Notre objectif est d'écouter les citoyens et les experts pour élaborer un règlement qui assurera la sécurité des citoyens tout en encourageant le bien-être des animaux », a indiqué par communiqué l'élu Craig Sauvé, qui pilote ce dossier.

La consultation se déroulera en deux volets. Les citoyens pourront d'abord répondre à un sondage en ligne du 16 février au 4 mars. Huit assemblées citoyennes auront également lieu les samedis 24 février et 3 mars. Les participants devront au préalable s'inscrire, la Ville indiquant que les places sont limitées.

Il faut moins de 5 minutes pour répondre aux sept questions du sondage (La Presse l'a testé). Les répondants doivent notamment dire s'ils seraient d'accord avec l'idée d'interdire la possession d'animal de compagnie à toute personne reconnue coupable d'infractions graves au règlement. On veut aussi savoir si les Montréalais accepteraient que «tout chien démontrant, sans provocation, des comportements agressifs et inappropriés, fasse l'objet d'une évaluation comportementale par un expert».

Montréal prévoit rendre public un rapport de consultation en mars pour présenter un nouveau règlement en mai. Les élus pourraient ainsi l'adopter en juin pour permettre son entrée en vigueur à la fin de l'été.

Opération de relations publiques

L'opposition a dénoncé la consultation, y voyant une simple «opération de relations publiques». «Cette stratégie nous semble entièrement téléguidée pour aboutir aux conclusions de l'administration», a dénoncé Lionel Perez, chef d'Ensemble Montréal.

L'élu déplore notamment que les citoyens doivent s'inscrire à l'avance aux séances, estimant qu'il s'agit d'un important accroc à la crédibilité de l'exercice. Il dénonce aussi l'absence de toute question sur les chiens de type pitbull. De plus, aucune question ouverte ne permet aux participants au sondage de soumettre des idées.

La SPCA-Montréal, qui a vivement contesté le règlement adopté par l'administration Coderre, a pour sa part salué l'exercice. «On est très contents que, comme promis, la Ville aille de l'avant avec la révision du règlement. C'est une très bonne idée de consulter les experts, mais aussi les citoyens», dit sa directrice, Alanna Devine.

L'organisation de défense des animaux, qui avait vivement déploré de ne pas avoir été consultée par l'ex-administration Coderre, dit déjà avoir été consultée sur le futur règlement. La SPCA se dit ainsi prête à appuyer l'idée de retirer le droit à certains de posséder des animaux. «Si l'infraction est reliée aux animaux, on est tout à fait d'accord. Les études démontrent que les animaux négligés ou maltraités sont plus à risque de mordre», poursuit Mme Devine.

Mais pas question pour la SPCA, même si des citoyens venaient à le réclamer à nouveau, de soutenir une interdiction des pitbulls. «Malheureusement, les médias ont fait du sensationnalisme là-dessus. Ce sera au gouvernement municipal de faire comprendre pourquoi interdire une race de chiens ne réduit pas risque de sévérité des morsures.»

Calendrier de la consultation

• Sondage en ligne: 16 février au 4 mars

• Assemblées citoyennes: 24 février et 3 mars

• Rapport de consultation: mars

• Rédaction du règlement: mars/avril

• Présentation du règlement: mai

• Adoption par le conseil municipal: juin