Ils sont trois. De mêmes dimensions.Mais différents. Le premier est incliné de 10 degrés. Le deuxième de 20. Et le troisième de 30.

Pourquoi ? Pour exprimer l'idée du mouvement, comme s'ils étaient poussés par le vent.

Ces trois kiosques entièrement vitrés aux deux extrémités ressemblent à de petites cabanes à moitié écroulées. Ils sont apparus dans le paysage du mont Royal il y a un an, mais viennent tout juste d'être inaugurés. Conçus par Atelier Urban Face, firme d'architecture montréalaise qui a vu le jour en 2003, ils abritent du matériel de sport, une salle électrique, un poste de premiers soins, une cuisine, une toilette, une salle de cours et la billetterie.

Budget : 1,2 million.

Nous les avons visités avec la présidente d'Urban Face, Sylvie Perrault, et son complice Pierre Morency.

LE VENT

Les kiosques ont été implantés près du lac aux Castors, dans le secteur de la clairière du mont Royal, balayé par les vents été comme hiver. « La première inspiration vient du créateur de l'aménagement paysager de la montagne, Frederick Olmsted, dit Sylvie Perrault. On a voulu faire ressortir les éléments de la nature de façon très simple, mais aussi grandiose. »

LES CLASSES 

Durant le projet, les architectes ont donné des noms aux kiosques qui leur sont restés. Le premier s'appelle K-10 parce qu'il a une inclinaison de 10 degrés. Il sert aux classes vertes l'été et aux classes de neige l'hiver. Une trentaine de personnes peuvent y suivre des cours et y faire des activités. Les planchers en béton sont chauffants.

LA STRUCTURE

La structure des kiosques a été livrée en deux parties : la toiture, dans un premier temps, puis les murs et le revêtement extérieur fait de tuiles de zinc. Le chantier s'est étiré de mars 2016 à décembre 2017. Les trois kiosques sont utilisés par les employés de la montagne depuis le 21 décembre dernier.

LA CUISINE

Le K-20 abrite un poste de premiers soins, une cuisine et une toilette, au centre de la salle électrique, dissimulée derrière des murs de miroirs. « Comme on avait un obstacle, avec le miroir, on obtient toujours l'effet de la transparence, mais c'est une transparence réfléchie. On ne sent pas du tout le volume occupé par la salle électrique », explique Sylvie Perrault.

LE ZINC

Le recouvrement de tuiles de zinc ajoute une touche de modernité, ajoute Pierre Morency. « Les cabanes sont recouvertes comme les vieilles maisons. C'est une toiture de type à la canadienne, qui recouvre à la fois le toit et les murs. La couverture reprend l'idée de la catalogne déployée sur le toit qui se rabat de chaque côté. »

LA BILLETTERIE

Le K-30 est celui qui offre la plus grande inclinaison et qui suggère la plus grande fragilité. « C'est le plus élégant », dit Pierre Morency. Il abrite la billetterie et des équipements saisonniers, comme des pneus à glisse, l'hiver. Les trois kiosques ont été présentés dans trois concours d'architecture, dont les gagnants ne sont pas encore connus. À suivre.

LES LANTERNES 

L'aspect extérieur change en fonction de la lumière naturelle du paysage qui renforce la transparence et l'effet de lanterne, le soir venu. « Leurs formes, très simples, font référence à une architecture qu'on connaît, mais le mouvement amène ces bâtiments dans une modernité », affirme Pierre Morency.

Photo André Pichette, La Presse

Sylvie Perrault, présidente d'Urban Face