Fini les trottoirs-patinoires. La Ville de Montréal a décidé de donner le feu vert à l'achat de chenillettes spécialement conçues pour lutter contre l'accumulation de glace sur les trottoirs, surnommées « croque-glaces ». Critiquée pour la gestion de la dernière tempête, l'administration Plante promet des améliorations dès l'hiver prochain.

Traditionnellement, la Ville de Montréal dispose d'une seule arme pour lutter contre les trottoirs glissants : les abrasifs. Or le mélange de sel et de roches a une efficacité limitée selon la température. Et n'agit que durant une courte période de temps.

Il y a deux ans, l'arrondissement de Ville-Marie a donc entrepris un projet-pilote pour tester une méthode plus radicale : arracher le couvert de glace. On a ainsi muni une chenillette d'un rouleau doté de pics acérés. Sa hauteur étant ajustable, cet appareil n'endommagerait pas le béton des trottoirs, selon les résultats du projet-pilote.

Faisant face à une multiplication des blessures cet hiver en raison de la présence de glace, l'administration Plante a décidé d'autoriser les arrondissements à commander ces appareils que la mairesse a surnommés « croque-glaces ». « On va aller de l'avant avec ce projet. C'est assez impressionnant de voir la roulette broyer la glace », dit-elle.

Les 19 arrondissements qui le voudront pourront ainsi se procurer ce rouleau mangeur de glace. Avec la multiplication des épisodes de gel-dégel, « il faut adapter notre armada, notre flotte d'appareils », a estimé Valérie Plante.

Certains ont toutefois des doutes sur l'utilité de ces appareils. « J'ai pas besoin de ça. Si tu fais l'entretien comme il faut, tu n'as pas besoin de ça. Qu'on arrête de vouloir réinventer la roue », a déploré le maire d'Anjou, Luis Miranda.

Améliorations promises

L'administration Plante a par ailleurs dit avoir entendu les critiques sur la gestion de la dernière tempête. L'élu responsable du déneigement, Jean-François Parenteau, dit avoir été ébranlé par les histoires de Montréalais ayant subi des blessures et affirme vouloir y remédier. « Dès l'année prochaine, vous allez voir des changements marqués », a-t-il promis.

La Ville de Montréal a dit réviser présentement ses pratiques de déneigement à la suite des ratés de la dernière tempête. Les ratés dans le déglaçage des trottoirs pourraient s'expliquer en partie par la gestion de la Ville de Montréal. Si le déclenchement des opérations de chargement de la neige relève de la ville centre, il revient à chaque arrondissement d'entreprendre les opérations de déglaçage des trottoirs.

Ainsi, certaines administrations locales ont procédé à jusqu'à six épandages d'abrasifs à la suite de la dernière tempête, tandis que d'autres ne se sont exécutées qu'à deux reprises seulement. « On va repasser le message aux arrondissements pour le déglaçage », a dit Jean-François Parenteau. Il n'a pas voulu montrer du doigt les bons et les mauvais élèves parmi les arrondissements.

L'administration Plante compte rencontrer tous les maires d'arrondissement d'ici la fin de l'hiver pour faire le point. Luis Miranda, qui a été convoqué le 9 mars, juge toutefois que les rencontres surviennent trop tard pour améliorer le déneigement à court terme. « L'hiver est fini ! »