Une manifestation a rassemblé une trentaine de personnes devant l'hôtel de ville de Montréal ce matin pour protester contre la hausse de taxes du premier budget de l'administration Plante-Dorais.

C'est l'homme d'affaires Peter Sergakis qui a convié les commerçants mécontents de voir leur compte de taxes grimper de 3 % en 2018. Alors que la température était frigorifique, peu de gens se sont déplacés pour manifester sur fond de musique techno.

Les gens ayant bravé le froid avaient toutefois un message clair contre les hausses de taxes. Peter Sergakis juge inadmissible que la mairesse Valérie Plante ait brisé sa promesse électorale de ne pas augmenter les taxes au-delà de l'inflation.

Soulignant qu'il reste 45 mois au mandat de Valérie Plante, Peter Sergakis a prévenu les élus qu'ils risquent de le revoir d'ici les prochaines élections. « Je vais être là souvent, je vous le promets », a-t-il dit.

La mairesse Valérie Plante a répondu aux manifestants qu'il n'était pas question de réviser le budget. « Retarder un budget a des conséquences financières », a-t-elle souligné. Les villes doivent normalement adopter leur budget au 31 décembre, mais ce délai peut être prolongé jusqu'au 31 janvier lors des années électorales.

Questionnée lors du conseil municipal, Valérie Plante a répondu aux gens présents à l'hôtel de ville que cette augmentation n'était pas faite de gaieté de coeur, mais parce l'état des finances ne laissait pas d'autre choix à son administration.

Peu après, la mairesse s'est rendue dans le hall de l'hôtel de ville pour rencontrer Peter Sergakis. Les deux ont convenu de se rencontrer plus tard.

En plus des hausses de taxes de 3,3 % pour les résidants et 3 % pour les commerçants, Montréal a prévu augmenter le coût des contraventions d'un montant qui n'a pas encore été dévoilé, ainsi que des tarifs de 1,5 % en moyenne.

L'adoption du budget doit avoir lieu plus tard aujourd'hui après un débat devant le conseil municipal. Le chef de l'opposition, Lionel Perez, dit vouloir convaincre l'administration de réduire d'un pour cent la hausse de taxes. « C'est faisable, c'est une question de volonté. Je vous tends la main », a-t-il dit.

« Arrêtez votre cinéma. Vous étiez très au courant de la situation. Votre main tendue, je n'y crois pas. Vous êtes au courant des pots cassés que votre administration nous a laissés », a rétorqué Valérie Plante.

L'opposition déplore également que le programme triennal des immobilisations n'ait pas encore été présenté, celui-ci ayant un impact sur la dette.

Patrick Sanfaçon, La Presse

Valérie Plante et Benoit Dorais, ce matin, à l'hôtel de ville.