Les opposants au Réseau électrique métropolitain (REM) déposeront aujourd'hui une requête à la Cour d'appel en vue de faire casser un jugement dévastateur rendu le mois dernier par la Cour supérieure, qui avait démoli en bloc presque tous leurs arguments.

Ces détracteurs tentent depuis mars dernier de freiner le superprojet piloté par la Caisse de dépôt et placement du Québec, évalué à 6,1 milliards de dollars. Ils dénoncent entre autres des lacunes dans le processus de consultation environnementale autour du REM, une démarche que le magistrat Michel Yergeau a estimée « vouée à l'échec » dans sa décision rendue le 12 décembre.

Selon MRicardo Hrtschan, l'avocat qui représente les plaignants, le juge Yergeau a commis plusieurs erreurs dans son jugement, en plus de faire preuve de partialité. Le juge avait qualifié l'argumentaire des opposants au REM de « salmigondis d'affirmations, d'énoncés de principes, de jugements de valeur, d'insinuations de complot ».

« PRÉMATURÉ »

MHrtschan soutient que la Cour supérieure a rejeté le dossier de ses clients de façon « prématurée » à la mi-décembre. « Le gouvernement a l'obligation d'agir de bonne foi, avec honneur, et de consulter la population quand il porte atteinte à l'environnement, a-t-il dit à La Presse. Il y a eu des erreurs déterminantes qui ont été commises par le juge et on demande à la Cour d'appel d'intervenir. »

L'avocat souhaite que la Cour d'appel infirme le jugement de première instance et permette à ses clients de se faire entendre par la Cour supérieure, une procédure qui pourrait prendre un an.

LA CAISSE DÉTERMINÉE

Malgré ce nouvel écueil juridique, CDPQ Infra, la filiale de la Caisse qui pilote le projet de train léger de 67 kilomètres, se dit bien déterminée à poursuivre les prochaines étapes du chantier. « Notre intention demeure de s'assurer que ce grand projet d'un nouveau réseau de transport collectif pour le Grand Montréal puisse continuer à aller de l'avant », a fait valoir hier le porte-parole Jean-Vincent Lacroix.

Après quelques délais, les consortiums retenus pour la construction et la fourniture du matériel roulant devraient être annoncés d'ici la mi-février, a indiqué M. Lacroix. CDPQ Infra vise à entamer au printemps la construction du réseau qui reliera plusieurs villes de banlieue au centre-ville et à l'aéroport.

La déclaration d'appel des opposants au REM sera déposée officiellement ce matin au palais de justice de Montréal.