L'opposition officielle à l'hôtel de ville de Montréal est tombée à bras raccourcis sur le budget 2018 de la mairesse Valérie Plante, y voyant « un manque de rigueur » et la promesse rompue de contenir les taxes sous l'inflation.

Le chef de l'opposition par intérim, le conseiller municipal Lionel Perez, estime que les choix budgétaires de la nouvelle administration feront mal aux contribuables et aux entreprises. « Ça va affecter la qualité de vie des Montréalais. Ça va diminuer l'attractivité de Montréal et ça va également augmenter la charge des commerçants. Ça démontre d'emblée qu'ils sont déconnectés de la réalité commerciale et économique », a critiqué M. Perez, en conférence de presse.

Son collègue Alan DeSousa a souligné que les citoyens s'attendent à ce que les politiciens respectent leurs promesses. 

« On est un peu inquiets, a dit Alan DeSousa. Qu'est-ce que ça augure pour les quatre prochaines années, si ça commence sur cette note ? »

Selon ce dernier, si les Montréalais avaient su ce qui les attendait, ils n'auraient pas accordé leur appui à Mme Plante lors des élections de novembre dernier.

MM. Perez et DeSousa émettent des doutes quant à l'explication voulant que la hausse des taxes et celle des dépenses de la Ville soient liées aux investissements dans le réseau de l'eau. L'enjeu de l'eau n'est pas nouveau, a rappelé M. DeSousa. « Madame la mairesse aura à justifier ses choix », insiste Lionel Perez, qui rappelle qu'un plan de réinvestissement dans les infrastructures a été adopté en 2014. « A priori, on ne voit pas la pertinence d'avoir augmenté cette taxe [d'eau]. »

Par ailleurs, M. Perez s'inquiète que la cote de crédit de la Ville puisse être touchée par le premier budget de l'ère Plante. Il croit que les firmes de notation de crédit pourraient réagir de façon négative à la « hausse historique » des dépenses de Montréal.

UNE HAUSSE « NUISIBLE »

Le budget Plante-Dorais a suscité d'autres réactions. La Chambre de commerce du Montréal métropolitain se dit préoccupée du choix de la nouvelle administration montréalaise d'augmenter les taxes au-delà de l'inflation. Dans un communiqué, le président Michel Leblanc a rappelé que cela va à l'encontre de la promesse faite par la mairesse en campagne électorale. « Les contribuables montréalais sont déjà les plus taxés en Amérique du Nord. Il est évident que cette hausse nuit à l'environnement d'affaires et réduit l'attractivité de la métropole pour les entreprises », a déclaré M. Leblanc.

De son côté, le directeur de la Fédération canadienne des contribuables pour le Québec, Carl Vallée, a réagi sur Twitter. « Finalement, la mairesse Valérie Plante semble faire de la politique comme tous les autres. Elle arrive en nous annonçant avoir trouvé un déficit plus grand que prévu et elle augmente nos taxes de façon drastique après nous avoir promis le contraire », a-t-il commenté.