Un rassemblement s'est tenu samedi midi à Montréal pour dénoncer la résurgence de l'esclavage en Libye, récemment mise au jour par le réseau CNN.

L'événement organisé par la Ligue des Noirs du Québec et d'autres organisations des communautés culturelles visait à dénoncer la traite de migrants d'Afrique subsaharienne, interceptés alors qu'ils tentent de gagner l'Europe.

Le député solidaire Amir Khadir s'est joint aux manifestants pour condamner ces «poches de racisme violent» qui subsistent, et ce, pas seulement en Afrique.

En entrevue téléphonique avec La Presse canadienne, l'élu de Mercier a tenu à souligner que les dirigeants qui ferment les yeux sur ces atrocités le font avec la complicité des politiciens européens.

La diffusion de ces images qui montrent des personnes vendues au plus offrant constitue un «réveil brutal», soulève M. Khadir.

Il exhorte les Nations unies et les pays occidentaux à intervenir auprès de la Libye, de la Mauritanie et des pays du Golfe persique, mais aussi à dénoncer les politiques d'immigration européennes qui refoulent les migrants et les placent dans ces situations de vulnérabilité.

«Il y a des dizaines, sinon des centaines, de milliers de Québécois et de Canadiens d'origine africaine et haïtienne qui s'attendent à ce que les gouvernements Couillard et Trudeau (...) prennent des actions plus énergiques pour mettre fin à tout ça», a-t-il soulevé.

Il invite la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, à faire parvenir «un message bien senti» à l'ONU et aux dirigeants européens à cet effet.

Manifestation contre Trump 

Par ailleurs, une manifestation s'est déroulée samedi au centre-ville de Montréal pour dénoncer la décision du président américain, Donald Trump, de reconnaître la ville de Jérusalem à titre de capitale de l'État hébreu.

Le député néo-démocrate Alexandre Boulerice s'est joint aux protestataires pour dénoncer cette décision «irresponsable» de Washington et condamner l'occupation de territoires palestiniens.

Il estime que plusieurs centaines de personnes se sont déplacées pour faire entendre leur mécontentement face à la Maison-Blanche, qui risque selon eux de faire dérailler le processus de paix au Proche-Orient.

La déclaration de Donald Trump, la semaine dernière, a immédiatement provoqué une nouvelle flambée de violence dans cette région déjà instable.

Les Palestiniens n'ont pas manqué de manifester leur colère, piétinant des affiches à l'effigie de Donald Trump et mettant feu à des drapeaux tant israéliens qu'américains.

Des musulmans de la Jordanie à l'Indonésie sont également descendus dans les rues afin de s'opposer à cette annonce concernant la Ville sainte.

Jérusalem abrite d'importants lieux sacrés pour les chrétiens, les juifs et les musulmans. Les Palestiniens voient le secteur est de la ville comme une future capitale, tandis qu'Israël ne souhaite céder aucune partie de la ville.

«M. Trump, comme dans bien d'autres dossiers, joue un peu à l'apprenti sorcier avec le conflit au Proche-Orient. Il ne se pose pas en partisan la paix et d'une solution négociée, mais va vraiment d'un seul côté, celui d'Israël», s'est indigné Alexandre Boulerice en entrevue avec La Presse canadienne.

Le président américain a lancé le processus pour déménager l'ambassade américaine de Tel-Aviv à la Ville sainte.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a demandé à la communauté internationale de lui emboîter le pas, ce à quoi s'est refusé le premier ministre canadien.

Le Nouveau Parti démocratique se réjouit de cette décision de Justin Trudeau de maintenir l'ambassade à Tel-Aviv, mais réclame une condamnation plus vigoureuse de la colonisation israélienne.